Sarkozy réforme à la hussarde. Au secours ! La France se meurt !

Sarkozy réforme à la hussarde. Au secours ! La France se meurt !

C’est par esprit de système que Nicolas Sarkozy pond des réformes en tout sens. Réformer pour réformer. Et les ministres sont obligés d’y aller. On ne réforme pas après avoir étudié les sujets, les défauts et les aménagements possibles. On décide de réformer avant d’avoir fait l’étude. Et, pour faire bonne mesure, on réforme tout. Ce qui est extrêmement grave, c’est l’absence de véritable étude préliminaire. On casse et l’on s’efforce de reconstruire sur des modèles sommaires, a priori.

Il est plusieurs exemples de ce fonctionnement pernicieux.

On est en train de réformer la formation des professeurs. Ce qui se trame n’a rien à voir avec une amélioration. Pire, pour que cette formation coûte moins cher, on escamote la véritable formation professionnelle et les stages qui vont avec. Toute la communauté éducative est contre, aussi bien les syndicats de gauche que de droite. Et pourtant l’on persiste et signe, simplement parce que l’ordre vien d’en haut.

Au motif des désordres de l’affaire d’Outreau, on réforme le système judiciaire français, en copiant ce qui se passe dans d’autres pays sauf en ce qui concerne l’indépendance des magistrats. Cette réforme, si elle se fait, bousculera les régles fondamentales de la démocration concernant l’autonomie des trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. Et l’on n’en est pas à mettre en forme des idées venues de l’analyse des inconvénients du système précédent : on cherche comment opérationaliser une réforme sur la base de principes venus d’en haut. Juges et avocats de tous bords se mobilisent pour critiquer sévèrement les principes de base du projet. Rien n’y fait.

On réforme l’hôpital public, sur la base d’un constat superficiel en comparant les performances économiques des cliniques privées et des établissements publics. On oublie de considérer que les urgences des hôpitaux sont ouvertes 24 heures sur 24 et que défile là toute la misère du monde dont le secteur privé refuse de se charger. On aurait pu travailler scientifiquement en examinant quels gains on pouvait obtenir ici ou là. Mais non : on réforme par principe et tant pis si la qualité du système de soin français, le meilleur au monde selon certains experts, se détériore profondément.

On réforme à marche forcée l’organisation territoriale. On part d’une idée qui pourrait être bonne. Avec le changements des moyens de communication, on pourrait légitimement l’organisation. Mais on ne consulte pas. On ne réfléchit guère. On ne cherche pas le « juste milieu ». On veut juste faire baisser le nombre d’élus pour des raisons économiques et surtout politiques : communes, départements, régions sont supprimés ou dépecés ou privés de moyens pour en faire les serviteurs du monstre froid et impécunieux que sera l’état.

Réforme de ce qui reste des services publics au nom de la productivité.  On réforme au motif que la performance économique des entreprises privées est meilleure. On oublie qu’un service public a des contraintes pour maintenir l’égalité de service pour tous les citoyens où que soit leur domicile et quelle que soit leur situation personnelle, leur âge. Après avoir livré France Telecom, EDF, Gaz de Fance, va-t-on aussi livrer la SNCF aux appétits de ceux qui feront passer le profit avant la sécurité comme en Grande Bretagne. On brade les pépites au privé et l’on supprime les services égalitaires et déficitaire. Va-t-on ensuite privatiser l’école, l’université ?

On réforme le financement des collectivités locales. On a l’oeil fixé sur la taxe professionnelle qui est un impôt mal foutu. Et au lieu d’examiner comment on pourrait mieux s’y prendre, le roi décide qu’on le supprimera. Personne ne sait comment ces ressources seront remplacées. On jure que l’état en situation de déficit budgétaire aggravé compensera. Foutaises !

On réforme le système pénal, en votant une nouvelle loi chaque fois qu’un fait divers vient à la une des media. Sans étude préalable des dispositifs existants dont certains ne sont même pas applicables, on ajoute des couches soit vélléitaires, soit anticonstitutionnelles, soit contradictoires avec le droit européen.

Que restera-t-il dans cette déferlante productiviste, du sort des gens, des plus faibles. Que restera-t- il de la notion même de service public offrant à chacun les mêmes droits? Que restera-t-il de la laïcité, de l’indépendance des forces du capital, de la liberté et de la démocratie?

 

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Bakounine