En ce jour de Fête de la Musique, on a pu entendre ou lire un certain nombre de déclarations portant sur la question des nouvelles technologies. Une observation que je ne m’étais pas faite, et pourtant évidente, m’a frappé. L’auteur (un producteur de musique indépendant) précisait qu’aucun jeune aujourd’hui âge de 15 à 20 ans n’avait acheté de musique et que, pour cette génération, la musique est d’accès gratuit.
A côté de cette considération, la loi semble bien futile. Comment dire à des millions de jeunes que ce dont ils disposaient librement auparavant va cesser d’être libre et qu’on risquera mille sanctions… Il semblerait que la seule proposition raisonnable consiste à associer à l’abonnement à Internet une « option » de téléchargement illimité à un prix raisonnable. Ce qui, il faut bien le reconnaître, au total, ne fera pas peu.
Ce qui est certain, au demeurant, c’est que, compte tenu des habitudes et du faible pouvoir d’achat des populations qui sont les principaux consommateurs de télé-chargement, c’est que la loi ne sera pas respectée. Au pire, quelques uns se feront attraper et se feront condamner très sévèrement pour faire un exemple qui ne servira à rien. Car il faut aussi prendre en compte la perte pour les fournisseurs d’accès contraints de se priver de l’abonnement de tous ceux qu’ils auront coupés. Sans compter les frais d’espionnage, de courrier, de recours juridiques probables, etc., etc..
Sur ce plan là, comme sur quelques autres, Internet a changé quelques habitudes sociales, comme d’autres transformations technologiques l’avaient fait auparavant. Les lois sont faites pour accompagner ces transformations sociales. Pas pour s’y opposer, ce qui est vain quand l’ampleur du phénomène est aussi importante.
Messieurs et Mesdames les Députés devraient s’en souvenir.
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