Le Président de la République s’avance, avec son air suffisant, comme il sait le faire et déclare qu’il va supprimer la publicité sur la télévision publique. Qui serait contre ? Personne, bien sûr. Mais…
Mais il va falloir contrôler et maîtriser les flux financiers correspondant à la situation présente. On imagine bien que les actuels équilibres sont le produit d’une évolution sociale, économique et politique lente et progressive et que tout ceci ne s’est pas fait en un jour. Désormais, il va falloir s’intéresser à deux questions financières: comment compenser la perte de recette correspondante et comment va s’écouler le flux financier qui correspondait aux annonces publicitaires du service public. Et c’est maintenant que tout se complique.
Le Service Public ne pourra vivre, naturellement avec la seule redevance. Sauf à augmenter celle-ci, de façon insoutenable par le public. De ce côté-là, rien à attendre. On pourrait alors décider de financer par l’impôt. Là aussi, on se trouvera dans une situation impopulaire et inconfortable ayant un impact, naturellement, sur la consommation des ménages. On est donc conduit à imaginer de nouvelles recettes de poche en taxant là où il y a du grain à taxer: achat d’appareils de télévision, téléphones mobiles, n’importe quoi comme d’habitude: pourquoi pas une taxe sur les dents en or et les préservatifs parfumés à la vanille ! Ce sera moins visible, n’en doutons pas, mais cela aura le même effet sur la consommation selon le simple axiome qui dit que tout argent qu’on aura retiré de ma poche ne pourra être utilisé pour consommer.
Selon ce type d’analyse, on en revient toujours au même résultat, avec des méthodes plus ou moins hypocrites, c’est à dire ponctionner les ménages du montant nécessaire pour équilibrer le budget de l’O.R.T.F..
On peut craindre aussi une solution encore plus hypocrite qui consisterait à faire baisser les coûts de l’audiovisuel public en touchant à la structure: effectifs, budgets de production ou de reportages pour faire de la télé-croupion qui n’intéressera plus personne et qu’on pourra flinguer en douce.
L’autre question fondamentale consiste à se demander où vont aller les budgets de publicité quand ils n’iront plus vers l’audiovisuel public ? Car, il n’était pas innocent de remarquer que les actions de quelques groupes fortement engagés dans TF1, M6 ou ailleurs, ont augmenté en même temps que l’annonce irréfléchie était faite. Eh oui. Encore plus d’argent pour la télévision de latrine. Et Bouygues et Lagardère de se frotter les mains : belle manip ! Tout le fric de la pub de France 2, France 3, Arte, France 4, France 5.
On aurait pu être correct et faire en sorte de rediriger ce magot vers la presse écrite agonisante, dernier rempart de la démocratie quand celle-ci est en danger. J’entends la presse, pas les journaux de latrines.
On aurait pu, tout simplement taxer la pub assez fortement pour reconstituer avec cette taxe le budget de la Télévision Publique ! Mais là, plus de gras pour les actionnaires des chaînes privées.
On se demande juste à qui le crime profite !
Laisser un commentaire