Je ne suis pas nationaliste pour deux sous. Bakounine ne l’était pas. Mais, en voyageant, ne serait-ce qu’un peu, à l’étranger, j’ai pris conscience de ce que représentait la France aux yeux des peuples du monde. Même ceux que nous avons cruellement et injustement combattus, et là je pense aux Algériens, savent aussi que nos ancêtres, les premiers dans l’histoire de l’humanité, ont secoué le joug de la royauté et préparé ce qui deviendra, au prix de nombreux sacrifices, une durable République. Alors, on nous regarde… d’une certaine façon. Et cette liberté d’être que nous portons avec nous nous attire souvent des mots de sympathie. Ce n’est pas rien d’être les descendants de ceux qui ont pris la Bastille !
Et l’on attend que ceux qui nous représentent soient les dignes héritiers de cette histoire exemplaire de la conquête de la liberté.
Depuis la dernière guerre mondiale quelques personnages ont eu ce rôle et ce privilège. Beaucoup parmi eux n’ont pas eu mes faveurs en politique intérieure. Mais tous ont tenu leur rang. Et même si l’on a, probablement à juste titre, critiqué « l’arrognance française », notre liberté, notre non-alignement, notre respect des valeurs universelles des droits de l’homme, ont toujours été associés à des présidents dignes des pouvoirs qui leur ont été attribués. Et même si Jacques Chirac était capable des consommer un sandwich au pâté en buvant une bière, il était, d’une certaine façon pétri par la dignité de la République Française, lorsque venait le temps de la représenter.
Jamais ils ne se sont trop empressés auprès du chef de l’état le plus impérialiste au monde. Jamais ils ne sont précipités pour féliciter de sa victoire électorale un probable dictateur. Jamais ils ne se sont abaissés à recevoir en grande pompe l’assassin de centaines de Français. Les relations extérieures, toutes empreintes de la modération qui sied à la diplomatie, ont toujours été symbolisées par des actes mesurés et discrets.
Jamais je ne les ai vu offenser leurs électeurs modestes en se goinfrant dans un établissement dispendieux, un soir de réussite électorale. Jamais ils ne se sont exhibés sur un yacht. Jamais ils n’ont exposé sur la place publique leurs difficultés conjugales. Jamais ils n’ont manifesté une telle appétence pour l’argent et ceux qui en possèdent. Jamais ils ne se sont fait accompagner dans une visite officielle d’un animateur dont la vulgarité n’a d’égale que sa vulgarité. Jamais, je ne les ai vu déambuler, chemise ouverte sur les poils de la poitrine, une 
montre tape à l’oeil et dispendieuse au poignet, et Ray-Ban sur les yeux. Jamais je ne les ai vu exposer en place publique leur maîtresse. Ni laissé écrire qu’ils avaient passé une « bonne nuit » en sa compagnie après une incursion infantile à Disney-Land.
Aujourd’hui, la France est représentée par un adolescent parvenu et immature. Le monde en a tout d’abord souri. Et il est à craindre qu’il ne commence à s’inquiéter.
>Tous les hommes politiques et toutes les femmes politiques qui en ont le pouvoir doivent au plus vite prendre les mesures pour que cette pantalonnade prenne fin. J’espère qu’ils vont en avoir le courage.
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