Voici que Monsieur Sarkozy et sa clique cherchent désespérément à augmenter les pouvoir d’achat des Français. Ou, pour le moins, disent qu’ils cherchent. Comme « les caisses sont vides », les voilà à la recherche d’expédients divers qui ne manquent pas de m’étonner. La raison de cet étonnement est toute simple: depuis mon enfance, on m’a appris que, sauf à battre fausse monnaie, l’argent ne se trouvait pas « sous le pas d’un cheval ». Qu’en conséquence, les mesures envisagées demandaient à être considérées avec circonspection.
Une solution consisterait à prendre aux riches pour donner aux pauvres et aux moins riches. Mais je n’ai pas l’impression que c’est cette méthode qui a été choisie. Nulle décision sur l’imposition des grandes fortunes. Pas de modification des droits de succession des gros héritages. On n’envisage pas la taxation des super bénéfices ou des très gras salaires ou des plus-values boursières. On aurait pu imaginer une baisse de quelques points de la TVA (encore que l’expérience montre que ce genre d’économie finit dans la poche des vendeurs). Pourquoi ne pas baisser la TIPP ? Tout le monde ou presque dépense des centaines d’euros en carburant, avec, toutefois, le même risque de voir les sommes concernées finir dans la poche de Total. Mais alors comment ?
Examinons un peu certaines mesures:
On espère que la grande distribution va baisser ses prix au motif d’une modification de la loi Galland. C’est être d’une naïveté absolue. On sait maintenant que la concurrence qu’on croyait régulateur du marché capitaliste, est, dans bien des cas, limitée par des ententes. Alors, il est vraisemblable que Leclerc ou Carrefour vanteront quelques produits d’appel. Pour le reste…
On propose que les heures supplémentaires soient exonérées de charges sociales et d’impôts. Une part de la masse salariale (qui n’est pas extensible) échapperont donc: qu’est-ce qui en pâtira: le budget de la Sécurité Sociale qu’il faudra donc renflouer d’autant et le budget de l’état qu’il faudra donc compenser par des hausses d’impôts par ailleurs. Et, de toute façon, toutes les entreprises n’ont pas besoin de faire effectuer des heures complémentaires par leurs salariés.
On en dira autant du « rachat » des heures de RTT. Les entreprises se sont organisées avec la loi sur les 35 heures. Elles ont recruté. Pour le coup, il n’est pas forcément nécessaire que les salariés fassent plus d’heures.
On propose également que les salariés puissent retirer sans pénalités l’argent placé au titre de l’intéressement. Or, on sait bien que ces magots sont fréquemment constitués pour la retraite: comment peut-on avoir deux discours contradictoires en incitant les Français à la constitution d’un capital pour leurs vieux jours, et, en même temps, favoriser le contraire pour des mesures conjoncturelles ?
Au final, voici un dispositif incantatoire, de l’ordre du gri-gri ou des amulettes. Si ceux qui nous gouvernent ne s’en rendent pas compte, c’est qu’ils sont franchement nuls. Ou alors c’est qu’ils nous prennent pour des cons. Et j’ai bien envie de pencher sur cette seconde hypothèse. L’ennui pour eux est que nous ne sommes pas aussi cons qu’ils l’espèrent et que tout cela finira par leur péter à la gueule.
On dira ce qu’on voudra du dernier gouvernement de gauche que nous ayons connus. Malgré ses défauts, je ne crois pas que Jospin nous ait jamais pris pour des cons !
Image: www.bonvote.com
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