L’Arche de Zoé ou le bal des crétins

L’Arche de Zoé ou le bal des crétins

L’affaire de l’Arche de Zoé revient un peu dans l’actualité en raison de la question de la transformation de la peine tchadienne en droit français. Et quand je pense à cette affaire, ce sont les mots du titre de cet article qui me viennent à l’esprit : le bal des crétins. Car il faut quand même être quelque part à coté de ses pompes pour croire un seul instant qu’on pourra débarquer dans un pays africain, en retirer des enfants en grand abandon et les ramener en France dans des familles d’accueil. A chaque étape du plan, il y a nécessairement des chausses trappes. Pour que cela ait pu marcher, il aurait fallu que tout se passe dans le moindre grain de sable.

Il fallait avoir les familles. Sur ce point, il semble que cela se soit réalisé.

Il fallait trouver les enfants. Que dis-je, il fallait aller les chercher, les extraire. Ils n’étaient pas là, plus ou moins abandonnés dans les camps. Alors, c’était le choix entre le safari enfants et des intermédiaires locaux. Tout reposait alors sur ces derniers. Étaient-ils des bénévoles de l’action humanitaire connus comme tels ? Au contraire, était-ils indemnisés (j’allais écrire rémunérés) ? Pouvaient-ils d’ailleurs se laisser convaincre d’emmener des enfants non orphelins sur la demande de parents dans l’incapacité de les nourrir ? Tout était possible et demandait vérification et re-vérification.

Il fallait ensuite pouvoir exfiltrer les enfants de leur province d’origine et de leur pays d’origine. Il fallait être bien niais pour penser pouvoir s’affranchir des règles du droit tchadien et des règles du droit français, sachant qu’on pouvait, dans certains cas assimiler la chose à des enlèvements d’enfants. Il y a des contrées, même très civilisées, où l’on risque la peine de mort pour cela !

Et maintenant, au lieu d’adopter profil bas, on lit des textes sur le site http://www.archedezoe.fr qui semblent n’avoir comme objectif que de compliquer la situation ! Notamment avec les autorités du Tchad qui ont quand même le droit d’avoir leur amour propre même s’il est vrai qu’elles ont organisé un procés un peu expéditif. Mais cette rapidité était en elle-même un gage de retour rapide en France pour les condamnés.. Je cite:

 » Rapatriés en France après le procès truqué de N’Djamena en vertu d’une convention entre la France et le Tchad signé en 1976, les 6 français seront présentés au tribunal correctionnel de Créteil le 14 janvier prochain qui doit « transformer » la peine de 8 ans de travaux forcés infligée par la parodie judicaire Tchadienne en vue d’une peine réalisable en France. Mais les magistrats peuvent-ils décemment décider d’enfermer des humanitaires qui ont lors du procès prouvé leur innocence sur le fond et démontré sur la forme que leur droits élémentaires tout comme le code pénal n’avait pas été respecté dans une instruction et un procès « à charge ».
La convention Européenne des Droits de l’Homme (article 5 et 6) ne le permet pas, et en vertu de cette dernière, bien supérieur en droit comme en politique à la convention de 1976 avec le Tchad, les Magistrats du Tribunal correctionnel devrait en leurs âme et conscience, donner une bonne leçon de droit aux magistrats Tchadiens, autant qu’aux diplomates français du Quai d’Orsay qui ont dans cette affaire bafoués les droits de l’homme en l’occurrence ceux des 6 humanitaires Français pour d’obscures raisons politiques.
 » (http://www.archedezoe.fr/presse.htm)

Les auteurs de ce texte disent que les condamnés étaient innocents. C’est vrai: c’étaient des innocents. C’est vraiment le bal des crétins !

Bakounine