Les noirs sont-ils moins intelligents que les blancs ?

Les noirs sont-ils moins intelligents que les blancs ?

james-watson.1192913368.jpg« Toutes nos politiques d’aide sont fondées sur le fait que leur intelligence est la même que la nôtre, alors que tous les tests prouvent le contraire » a déclaré James Watson, codécouvreur de l’ADN et prix Nobel de médecine en 1962. Ces propos ont déclenché immédiatement l’indignation et la polémique qu’on imagine. Sans vouloir excuser les propos de ce scientifique, on peut imaginer qu’ils n’ont peut-être pas la signification qu’on voudrait leur donner en première lecture superficielle. En clair, peut-être n’a-t-il pas dit ce qu’il voulait dire. Encore qu’il semblerait qu’il soit coutumier du fait…

Il y a plusieurs façons de comprendre le mot intelligence. Dans le langage courant, on dit qu’une personne est intelligente quand elle fait preuve de bonnes capacités de mémoire, d’analyse, de compréhension et bien d’autres qualités qui ne sont pas forcément définies ou définissables clairement. Mais on se réfère aussi, de façon souvent implicite à des qualités supposées et pas forcément actualisées. C’est ainsi qu’on dira d’un élève qu’il « est intelligent mais ne travaille pas assez en classe ». En clair, ceci tend à dire qu’il a des capacités de base, mais qu’il ne les exerce pas, au détriment de sa performance scolaire.

 Dans ce dernier cas, ceci veut dire qu’on considère l’intelligence comme un disposition donnée à l’avance, probablement innée donc génétique. C’est évidement si l’on interprète les propos de James Watson dans ce sens qu’ils sont inacceptables.

De leur côté, les psychologues utilisent la notion d’intelligence d’une autre façon, ce qui leur vaut souvent des critiques peu justifiées de ceux qui ne savent pas ce qu’un QI mesure. On attribue à Alfred Binet, le créateur du premier test l’intelligence, la formule « l’intelligence c’est ce que mesure mon test ». Cette phrase, parfois aussi attribuée à David Wechsler, le concepteur de la notion statistique moderne de QI, dit bien ce qu’elle veut dire: c’est que le test se fonde sur des réponse à des items qui représentent ce que le sujet est capable de produire dans ces situations qu’on lui propose, et seulement celles-là. On pourrait même ajouter ce jour-là, à cette heure-là. Et s’il est vrai que les épreuves proposées permettent de faire preuve « d’intelligence » elles ne peuvent en tout cas évaluer scientifiquement cette intelligence génétique que le sujet n’actualiserait pas. De plus, il est bien évident que les épreuves sont connotées culturellement et temporellement. En d’autres termes, elles ne représentent que ce qui est la conception qu’on a de l’intelligence dans une culture données à une époque donnée.

C’est là, la source du malentendu. Et s’il est vrai que les tests d’intelligence sont de bons instruments de diagnostic des performances et des possibilités scolaires d’un enfant, ils ne peuvent en aucun cas mettre en évidence, en tout cas à coup sûr, toutes ces potentialités qu’on peut supposer par intuition, notamment dans les cas où des difficultés psychologiques sur le plan émotionnel et social empêchent justement le sujet de s’épanouir pleinement.

En réalité, ceci revient à dire que la mesure de l’intelligence corrèle avec d’autres facteurs qui sont socio-culturels ou émotionnels.

Dans ce cadre, on pourrait probablement faire l’hypothèse (et la vérifier tout aussi probablement) que les spectateurs de TF1 sont moins intelligents que les spectateurs d’Arte. Et on comprend bien qu’il n’y a pas de disposition génétique à regarder Arte. Mais on conçoit volontiers qu’un environnement familial et social donné pourra avoir suscité plus de curiosité, plus de goût pour la lecture ou pour la philosophie qu’un autre où on ne lira aucun journal, où l’on passera son temps à regarder le foot-ball en buvant des bières et en poussant des clameurs chaque fois qu’un évènement vient épicer le cours du spectacle. Il s’agit donc alors de différences socio-culturelles produite par l’éducation et l’environnement.

Un collègue chercheur avait autrefois montré que même dans l’usage qui était fait de la télévision (instrument dont on sait bien qu’il n’est guère fait pour favoriser l’élévation du niveau culturel des populations), il y avait des différences selon les milieux. Dans certains cas, on regardait les émissions de façon globalement passive et dans les autres, on était au contraire plus facilement analytique ou critique, fournissant aux jeunes enfants des modèles différents, l’interrogation provoquant, par nature, le travail mental. N’oublions pas que Descartes n’a pas seulement écrit « je pense, donc je suis ». Il a aussi dit « je doute, donc je pense » (dubito, ergo cogito, cogito ergo sum).

Les études où l’on a comparé les résultats aux tests de populations d’enfants africains élevés à l’africaine ou à « l’occidentale » ont toujours montré qu’examinés avec tests fabriqués en Europe ou en Amérique du Nord, les africains élevés à « l’occidentale » avaient en moyenne de meilleurs résultats que des africains élevés traditionnement. Cela tombe sous le sens et règle, pour le coup, quoique grossièrement, le compte aux différences génétiques.

Le débat n’aurait pas de sens si chaque culture, chaque tribu, avait la possibilité de se développer en fonction de ses caractéristiques propres, s’il y avait autant de modèles de développement que de cultures. Les automobilistes qui sont tombés en panne en Afrique rapportent volontiers l’habileté à réparer, voire à usiner des pièces de rechange, là où il n’y en a pas ou là où leur prix est prohibitif. Une « débrouillardise » dont, peut-être, certains mecano français ne seraient pas capables ou sinon à grand peine, parce qu’ils n’ont pas été suffisamment entraînés à le faire. Par contre, manque souvent la science de l’ingénieur dont on sait bien que pour l’acquérir, il faut des moyens, des écoles, etc.

On pourrait dire qu’il y a malheureusement désormais un axiome selon lequel l’ordre économique et socio-culturel mondial est et sera celui imposé par le modèle capitaliste et libéral. C’est terrifiant d’y penser, mais depuis leur début, c’est à dire depuis Alexandre le Grand, les colonisations ont toutes eu comme effet, sinon comme objectif, d’imposer l’ordre du conquérant. Les pays, les cultures, qui présentent aujourd’hui un retard de développement sont sous la coupe de cet ordre. Il restera à terme, et sans doute temporairement, quelques foyers folkloriques, à l’image des bretons ou des indiens d’Amérique du Nord. Mais le modèle s’avance, s’impose inexorablement. Dans ce cadre, il est évident que les membres de groupes socio-culturels significativement différents du modèle pourront apparaître moins intelligents puisqu’ils n’ont pas été exercés dans ce cadre.

En réalité, votre niveau intellectuel, évalué selon les critères explicités plus haut, n’est pas tant lié à votre génétique qu’aux conditions d’éducation qui ont été les vôtres. Et pour le coup, on comprend bien que les différences concernent alors toutes les populations défavorisées. Ce qui veut dire alors que toute politique d’aide à ces pays doit prioritairement favoriser l’élévation du niveau d’instruction. C’est à dire en prenant le problème a sa source. Comme dans les quartiers « défavorisés » des banlieues de Paris ou de New-York.

Bakounine

7 commentaires

noir d’amérique Publié le6h23 - 23 août 2012

les noirs et autres peuples du monde sont surtout moins rusés que les blancs mais en aucun cas moins intélligents

ensayofr Publié le2h01 - 7 septembre 2012

Pourtant c’est ce que montre tout les test de QI… donc c’est une réalité… Après les grande vérité scientifique ont toujours dérangé le politiquement correcte.

    Bernard, étudiant à INSA Publié le0h07 - 5 novembre 2012

    Typiquement le commentaire d’une personne qui n’a malheureusement pas lu l’article en entier et qui se contente juste de lire le titre pour donner un avis (avec au passage quelques fautes d’accord au pluriel).

    Et puis, au fond qu’est-ce que ça veut dire les « grandeS véritéS scientifiqueS » ?
    Qu’il n’y a qu’une seule race humaine? Qu’étant donné l’âge relativement jeune de notre espèce (l’Homme moderne) il est impossible d’obtenir plus de 15% de variation dans le génome quand on compare deux individus issus de populations différentes sur un critère déterminé (position géographique, couleur de la peau, âge, genre, etc.)?

    Pourquoi essayons-nous (toujours, même après l’époque coloniale) de prouver une quelconque supériorité des hommes de peau blanche avec des tests superflus (qui au final ne peuvent être utilisés et finissent par être démentis)? Y a-t-il un complexe d’infériorité qui se cache derrière tout cela ou est-ce simplement le reflet de la Bêtise humaine? A ce propos, quel peuple aurait, selon vous, le Quotient d’Imbécillité le plus élevé?

      maxime Publié le20h39 - 17 avril 2016

      Cet article expose des arguments quasi nuls

Marie Publié le18h34 - 23 avril 2014

personnellement, je trouve pitoyable apres toutes ses années que le blanc-bec veut encore se faire croire supérieur. Je crois que ce peuple a un gros probleme d’estime personnelle. N’oubliez pas qu’ils ont une grosse pression mondiale, mais putain qu’ils font pitié.

touré kigninliman jocelyn Publié le6h32 - 20 mai 2017

bonjour, moi je suis Africain éduqué a l’Africaine et je me demande tres souvent pourquoi les personnes blanches de peau ou approximativement ont réalisés de grandes choses et pas les peuples noirs..Regardant toutes les civilisations grandes qu’il ya eu dans le monde il n’ya pas référence d’une grande civilisation en Afrique de l’Ouest par exemple qui aurait accompli de grandes choses visibles a nos jours comme par exemple les Egyptiens,les Ottoman,,les Incas,,les Aztèques etc.. je pense finalement que oui les gens de couleur plus clair ont u ne disposition qui les rends plus intelligent ..cela m’intrigue et j’aimerais des reponses

    Bakounine Publié le15h58 - 20 mai 2017

    Je me demande si la religion n’est pas en cause: construction de cathédrales, de mosquées, de temples. Mais je ne sais rien des religions africaines…