Makarenko, l’éducation, l’intérêt, le devoir, la collectivité

Makarenko, l’éducation, l’intérêt, le devoir, la collectivité

makarenko.1188703752.jpg « Dans mon rapport sur la discipline je m’étais permis de douter des thèses universellement admises à cette époque qui voulaient que le châtiment ne forme que des esclaves, soutenaient qu’il faut laisser le champ libre à l’instinct créateur de l’enfant pour s’en remettre avant tout à l’organisation et à la discipline spontanées. Je m’étais permis d’avancer l’affirmation, indubitable pour moi que, tant que les traditions n’étaient pas nées et qu’il ne s’était pas formé un premier acquis d’accoutumance au travail et à la vie en commun, l’éducateur avait le droit et le devoir de ne pas s’interdire le recours à la contrainte. J’affirmais également qu’il était impossible de faire reposer route l’éducation sur l’intérêt, parce que l’éducation du sentiment du devoir se trouvait fréquemment en contradiction avec l’intérêt de l’enfant, tel, du moins qu’il le comprenait. J’exigeais une éducation susceptible de donner un homme bien trempé et fort, capable de s’acquiter d’un travail même déplaisant et ennuyeux, s’il répond aux intérêts de la collectivité.
« En conclusion, je défendais l’idée d’une collectivité animée d’un esprit puissant, rigoureux, si nécessaire, et c’était sur elle, uniquement, que je fondais tous mes espoirs. »
Makarenko, A.S., Poéme Pédagogique, Moscou, Editions du Progrès, 1967, p. 139-140.

Bakounine