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Nous nous interrogions, tout à l’heure, avec mes étudiants sur l’intelligene émotionnelle et notamment l’aspect qui consiste à savoir bien user de ses émotions dans les relations interpersonnelles. Comme l’acteur. Et vite, m’est apparu la question de la sincérité ou de la manipulation. Et d’appliquer ces questions aux principaux candidats qui ne laissent point d’étonner ou d’essayer d’étonner. Alors vient le sujet de la confiance. On ne peut assurément pas faire confiance à un homme dont on nous dit qu’il a déjà, au moins deux fois, trahi ses amis politiques. Par contre, les deux autres se placent davantage dans une position de rupture avec leur avant ou ce qui leur tenait lieu de cadre. Bayrou déclare qu’il ne reviendra pas dans la majorité. Et Ségolène Royal montre bien, en déclarant aux membres de son auditoire qu’ils sont ses conseillers de campagne, qu’elle tire sa légitimité du peuple et non des groupes partisans. On a envie de la croire. On a envie de prier pour que cela soit vrai, car c’est si rare !

Je découvre ces phrases prononcées hier à Rennes: « Je ne conçois pas, à la différence des autres, le pouvoir comme une propriété. Je ne veux pas d’un État impotent à force d’être omniprésent et inactif alors qu’une administration doit faciliter et non pas empêcher. La République nouvelle que j’appelle de mes vœux, c’est une démocratie partagée qui repose sur la clarté dans les compétences, la transparence dans les financements et la responsabilité dans les actes. » (Ségolène Royal).
Voilà des mots que Cyrano aurait admiré et que Bakounine n’aurait pas vilipendé.
Voilà une femme qui déclare que le peuple est son équipe de campagne. Ca ne s’invente pas. Il faut vibrer au fond de soi-même de l’audace de la révélation de la démocratie participative, comme elle dit, pour prononcer des choses pareilles. Voici qu’elle est transformée. Voici qu’elle se révèle. Voici que toutes ces idées qui mûrisaient en elle, se révèlent.
Il faut à tout prix qu’elle parvienne à réaliser cela. Donnons-lui, donnons-nous cette chance !

Un regard sur les sondages qui vont et viennent selon les jours et le client. De toute façon, il y a une chose terrible. L’élection présidentielle ne sera pas gagnée grâce au peuple de gauche ou grâce au peuple de droite. Une fois de plus, ce qui fera la différence, ce sont les quelques 5 à 10% d’électeurs qui changent d’avis d’une élection à l’autre. Et comme ils changent d’avis, on peut penser légitimement que leurs convictions politiques ne sont pas fortement ancrées. C’est terrible de penser cela: que l’élection sera gagnée ou perdue à cause des girouettes ! Alors qu’au bout du compte, il y a, malgré les avatars de ceci ou les avatars de cela, une ligne politique discernable qui a séparé et séparera les gouvernements de droite et de gauche.