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Le Hamas, Shalit et l’odieux

shalit.1182802740.jpgLe journal Libération publie à l’instant la traduction du message que le caporal Shalit a été probablement contraint de dire devant un micro. Une fois de plus, dans ces affaires d’enlèvement l’odieux le dispute à l’inacceptable. Aucun mouvement, aucune idéologie n’autorise qu’on se joue ainsi avec des êtres humains.

Dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, l’usage en était passé tellement ceci rappelait des horreurs nazies. Puis c’est revenu, comme si l’on apprenait rien de l’histoire.

Il y a un monde humaniste et un monde qui ne l’est pas.

Peut-on vraiment espérer coexister pacifiquement quand toute une philosophie de la vie vous sépare ainsi ?

Schneidermann, France 5 et le politiquement correct

schneidermann.1182204413.jpg Cher Monsieur Schneidermann
Je vais tout de suite vous faire une confidence: je n’ai jamais, je dis bien jamais, regardé « Arrêt sur Image ». J’en connaissais l’existence, mais d’autre contraintes, d’autres occupations.
Alors, allez-vous dire, qu’est-ce ça peut me faire ?
Eh bien, ça me fait. Ça me fait, si les faits que vous rapportez sont exacts, si l’émission était aussi irrévérencieuse qu’on le dit. Si tout cela est vrai, ce que j’ai tendance à croire, même si vous êtes un peu polémique. Mais peut-on être vraiment critique sans être un peu, pas trop, excessif ?
Depuis 1968 (année de votre naissance selon mes sources) l’esprit libertaire qui s’était un peu (un peu seulement) introduit dans la presse s’amollit progressivement. Nous, les soixante-huitard, nous vieillissons et nos héritiers ne sont pas si nombreux. Peu à peu, la France s’enfonce dans l’ordinaire qu’une télévision « formattée », et consommée plus que de raison, inflige à des esprits qui ne savent pas combien le fait de lire un bon livre est grandement plus « formateur » que cet asservissement des sens et de l’intelligence devant des lucarnes qui ne sont plus étranges, mais horriblement perverses. C’est l’ère du politiquement correct. Et nos enfants engraissent en bouffant de la fiente hypnotisés par les séries médiocres mais d’un rapport substantiel.
Voilà. Sans doute Voltaire, s’il n’était pas mort (putain qu’il nous manque !) dirait qu’il se battra pour que vous puissiez dire ce que vous avez à dire.
Je lis sur Wikipedia que la disparition de votre émission était programmée. Voilà qui est fait.
Ne vous plaignez pas. En d’autres temps vous auriez eu droit à la Question avant d’être roué nu en Place de Grève. Quelle chance. Mais méfiance. Au train où vont les choses, ça pourrait revenir.

Cecilia, François, Nicolas, Segolène et les autres * Nous voulons la vérité !

Si le site Internet du journal Marianne n’avait pas été aussi impatient de faire un scoop minable pendant la soirée électorale, si Madame Lucet n’avait pas été aussi impatiente de plonger France 2 dans les toilettes, si France-Inter n’avait pas été aussi impatiente de vous faire entendre une interview EX-CLU-SI-VE, vous auriez pu, chers lecteurs connaître toute la vérité sur ces affaires d’alcôve des présidents et candidats présidents, affaires qui prendront bientôt le pas sur les minables sujets comme le résultat des législatives ou la crise de Gaza. C’est d’autant plus vrai que dès ce lundi matin, les titres de France Info étaient, dans l’ordre, consacrés à la séparation de Ségolène d’avec François avant les résultats électoraux. On ne dira rien des diverses crises et des divers massacres qui occupent les barbares de ce monde, puisque la radio n’en dit rien.
Et maintenant que le scoop est éventé, l’enquête très approfondie que nous avons mené sur ces affaires n’a plus de sens. Pourtant, nous aurions pu être bien davantage éclairés.
Il ne nous reste plus que les spéculations hasardeuses : le retour de l’épouse au moment du verdict. La fascination du vainqueur sur la perdante qui, pour le coup, prend conscience de l’échec de sa vie, alors que l’autre, fasciné à son tour par l’indicible et belle force de sa concurrente et ne pouvant se résigner à l’humilier par une victoire trop cruelle, sort la question de la TVA sociale pour que l’honneur de la défaite soit sauf et le vainqueur magnanime. Et que dire de la complicité possible des seconds rôles? Car nous aurions pu avoir bien pire. Imaginez que Ségolène soit devenue amoureuse de Nicolas. Ou que Nicolas soit devenu amoureux de Ségolène. Ou que Cecilia et François, ou que, ou que… Stop ! Stop ! Voilà qui dégénère. Mais quand même, Arnaud qui lâche une petite phrase qui lui vaut quelques semaines de piquet. Ne parlons pas d’Eric, incertain sur son orientation, qui quitte dans la douleur celle qu’il adorait pour son adversaire. Et Jose Luis Zapatero qui embrasse Ségolène Royal ! Et aussi qu’est venu faire Johnny dans cette histoire.
Voici qu’un coin du voile est levé. Et le tournis s’empare de nous. Voici que, désormais, nous allons devoir faire deux lectures de l’évènement politique. Déjà, l’histoire des éléphants suggérait une forme étonnante de zoophilie ! Quant aux godillots ! Alors là ! Fétichisme ! Et tous ceux qui, selon le mot attribué à Jacques Chirac, « baisent la babouche de Sazkozy ». Pourvu que notre Président n’aille pas trop vite à Rome baiser l’anneau papal.
Pauvre France.

Ségolène Royal, François Hollande, et les fouille-merde

lucet.1182121770.jpgchiotte.1182121799.jpg Un journaliste de France 2 a vendu la mêche. On le savait, mais il était convenu qu’on n’annoncerait la nouvelle que demain. Le fait de la séparation de Ségolène et François est un non-évènement. D’ailleurs, si je ne m’abuse, cela ne date pas d’hier. Et voilà que des journalistes de France 2, en plein débat sur les résultats des législatives, viennent nous annoncer ce truc. Et vont même jusqu’à demander aux invités qui sont là, de le commenter.
Ce soir, France 2, a gagné ses galons de télé-poubelle.
Merci de bien vouloir nous préciser si le « compagnon » de Madame Lucet est bien toujours Jean-Marie Cavada. Ne pas hésiter à nous communiquer le nom de son amant. Si par chance, elle était aussi homosexuelle, alors là, quel sccop !

Ne pas hésiter à envoyer du papier hygiénique pour essuyer la merde dont le plateau de France 2 est couvert.

Moubarak, Saddam et la morale

Hosni Moubarak a pris la tête de l’Egypte après l’assasinat d’Anouar el-Sadate, le 6 octobre 1981. Il faut se souvenir que ce dernier est le premier dirigeant arabe à avoir effectué une visite officielle en Israël en 1977. Ce n’est pas rien. En 1978, il signait avec Menahem Begin les accords de Camp David, ce qui lui valut de partager le Prix Nobel de la Paix. Sans doute Sadate était-il animé d’un désir de négociation et de paix qui lui a coûté la vie.
Le Président Moubarak est un des dirigeants les plus puissants du monde arabe. Toutefois, son régime n’est pas perçu comme précisément démocratique et de nombreux témoignages rapportent que les élections qui le portent au pouvoir avec des pourcentages très élevés sont probablement truquées. La tentation est donc grande de stigmatiser ce régime.
Toutefois l’on sait bien que le départ de Moubarak de l’Egypte aurait des conséquences imprévisibles (ou trop prévisibles). Les Terroristes ont déjà frappé en Egypte à plusieurs reprises, notamment pour effrayer les touristes qui sont la principale source de revenus du pays. On est donc conscient que ce Président et son régime forment un rempart contre des forces que l’on connait pour infester les pays du Proche-Orient. Et, malgré les nombreuses entorses à la démocratie, on s’accomode de ce régime parce qu’on sait bien que la fin de la stabilité politique de l’Egypte signifierait un désordre considérable.
Il est vrai que ce gouvernement prend soin d’être politiquement correct. Ou relativement correct. Car il arrive qu’on y jette en prison des opposants. La législation prohibe la torture, mais de façon discrète (un rapport du 20 novembre 2003 d’Amnesty International demandait fermement que soient mises en oeuvre dans ce pays les recommandations du Comité des Nations Unies contre la Torture).
La communauté internationale reste cependant discrète et peu active pour les raisons indiquées ci-dessus.
Ceci conduit à s’intéresser à la question de l’Irak.
Depuis que Saddam Hussein a été chassé, puis pendu, ce pays est à feu et à sang. Tout comme peut-on penser, que le serait l’Egypte si Hosni Moubarak disparaissait brutalement sans que sa succession soit sérieusement préparée.
Pour le coup, on ne comprend pas bien l’énorme bétise commise par George W. Bush. Car il est évident que le régime irakien, régime civil et non islamiste faut-il le souligner, remplissait une fonction comparable. Les suites de la chute du régime et l’espèce de guerre qui continue depuis met en évidence les forces, les appétits qui se sont désormais révélés et dont on peut raisonnablement penser qu’ils étaient domptés par la dureté du régime de Saddam Hussein. D’ailleurs, les services secrets américains ne s’y étaient pas trompés en assistant pendant une longue période les services irakiens. Mieux, Saddam Hussein constituait aussi à l’époque de la guerre froide, un rempart contre le communisme. En réalité, les relations entre la CIA et Saddam Hussein remontent à 1959 lorsque les Etats-Unis cherchaient à renverser le général Kassem en raison du rapprochement de l’Irak et de l’Union soviétique. Saddam Hussein faisait partie du commando qui tenta d’assassiner le Général Kassem le 7 octobre 1959 et, blessé, dut prendre la fuite d’abord à Damas puis au Caire où il rendait régulièrement visite au chef de poste de poste de la CIA à l’ambassade des Etats-Unis en Egypte. Et c’est en Egypte que Saddam Hussein se hissa à la tête des services de renseignement du parti Baas. Il regagnera l’Irak en 1963 et s’emparera du pouvoir en 1968.
Au fond, Saddam était très pratique. Il tenait, certes sous la botte, un pays qui n’était pas marxiste en ces temps où l’URSS s’approchait du Proche Orient (souvenons-nous aussi de Nasser, en Egypte). Cette fonction avait été également assurée par l’Iran jusqu’à ce que le Shah soit renversé (lequel Shah n’était pas précisément démocrate et pas précisément tendre avec ses opposants).
Disons que Mohammad Reza Shah Pahlavi et Saddam Hussein remplissaient les mêmes rôles, sauf que le premier était « princier » (voir son mariage avec la jeune Farah qui fit les beaux jours des magazines) et que le second était un bandit utile mais peu fréquentable.
Quand le Shah fut renversé, quand l’ayatollah Khomeini instaura le régime radical de « république islamique », le monde entier troublé par les cruautés de la Savak, ne fut pas moins troublé par le nouveau paysage politique de l’Iran. La suite est connue et, malgré diverses tentatives infructueuses de moderniser -légèrement- le régime, on voit ce qu’est devenu désormais le pouvoir dans ce pays.
Il est probable que les affaires de Saddam Hussein eussent continué à être florissantes s’il n’avait eu la mauvaise idée de vouloir s’approprier le Koweit. Sans doute la CIA l’aurait-elle laissé faire si cette campagne n’avait pas inquiété les voisins de l’Arabie Saoudite et risqué d’augmenter le désordre de l’ordre pétrolier mondial. Sur ce point, le maître de l’Irak a fait une mauvaise analyse. Il n’imaginait certainement pas la réaction des pays à cette intervention.
Mais il n’est pas bon d’humilier trop un pays vaincu. Sans doute les sanctions contre l’Irak, après sa défaite de la Guerre du Golfe, ont-elles été trop sévères. Car il est évident que, dans la mesure où l’Iran République Islamique honnissait l’occident, il fallait impérativement conserver des relations de qualité correcte avec son voisin.
D’où le dilemne. Car s’il n’est pas scandaleux d’avoir renversé Saddam Hussein, il n’en est pas moin vrai que cet évènement a ouvert un autre théatre d’opérations pour des forces dangereuses.La morale n’était pas sauve, mais, à vrai dire, elle en a vu d’autres. Mais au moins on n’aurait pas encore perdu un pays laïc du Moyen Orient.
G.W. Bush a fait le mauvais choix. Ce manque de discernement chez le Président du plus puissant pays du monde est inquiétant.

Fillon et Juppé inaugurent le TGV… en avion !

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Selon des informations diffusées par divers media, messieurs Fillon et Juppé auraient pris un avion pour courir après le T.G.V.-Est inaugural, pour enfin moter dedans à mi-parcours (donc vers la fin ou après la fin de la section à grande vitesse). Et pendant ce temps, on racontait des faribolles à la presse étonnée de ne pas les voir. Je crois que même Les Branquignols n’auraient pas osé !

Kevin Cosgrove

kevin_cosgrove_wtc.1181420988.jpgJ’ai découvert il ya peu de temps, l’enregistrement de la conversation de Kevin Cosgrove avec le 9-11 (quelle étrange coïncidence). Il a provoqué en moi une longue méditation. Pas tant l’effoi, ce que j’aurais peut-être dû ressentir. C’est vrai que la première fois, appuyé sur les images, la fin est très éprouvante. Cet enregistrement a attendu cinq ans avant d’être diffusé et il ne l’a été qu’avec l’aurorisation des proches. Je crois qu’il devrait être très largement diffusé parce qu’il nous fait comprendre ce que peut ressentir un homme dans une situation de grave danger quand il ne sait pas encore qu’il va mourir. Il ya une grande dignité. Voilà un homme qui souffre de ne pouvoir respirer et qui sait bien qu’il est dans une situation très périlleuse. Parfois il s’impatiente un peu (« faites les venir de l’Ohio… »), mais, d’une certaine façon, il lui reste une dose de confiance envers les sauveteurs et un peu d’humour quand il dit qu’il se sent trop jeune pour mourir et quand il dit qu’on devrait demander à Dieu de faire souffler le vent dans l’autre sens. Toujours une touche d’espérance jusqu’au « Oh God ! », quand il sent que le plancher est en train de s’écrouler sous ses pieds.

Palestine désespérée

hamas.1181849967.jpg Rien n’est plus affligeant que de voir la guerre civile qui se déroule dans la bande de Gaza. Cela démontre bien que tout un peuple dont on peut raisonnablement penser qu’il aspire à la paix, se trouve l’enjeu de forces qui dépassent, et de loin, la seule question de l’état d’Isrël. Sans doute sont-ce des forces similaires qui mettent aussi, depuis des années, le Liban à feu et à sang. Que dire… On ne sait que dire… Et pourtant peut-on rester silencieux devant les effets effroyables des pressions de ces forces pour lesquelles la vie humaine (des autres, bien sûr) n’a pas d’importance et assez perfides pour réussir à ce que de jeunes exaltés se parent d’une ceinture d’explosif pour aller se faire pulvériser au milieu d’hommes, de femmes et d’enfants qui ne les haïraient point. Ce monde qu’on croyait définitivement guéri de la barbarie après une guerre mondiale qui fit des millions de morts, ce monde est toujours semblable à ce qu’il a toujours été.
Pourtant, il ne faut point cesser de crier et de s’indigner. Nous n’avons pas d’autres armes que nos cris et notre indignation. Il ne faut point se laisser griser par l’apparente sécurité de notre société de consommation. N’hésitons pas à consacrer chaque jour quelques minutes à cette rageuse indignation, malgré notre apparente impuissance, afin de ne point prendre le risque de s’habituer, au journal de 20 heures, entre les faits divers et la page sportive.