Je parle aujourd’hui avec une dame de 83 ans des circonstances de la montée du nazisme. Allez savoir pourquoi. Elle me donne son sentiment, comme celui de nombreux allemands qui ont été interrogés par un historien français qui a fait une thèse sur la montée du nazisme et du fascisme en Allemagne et en Italie. Elle connaît cet historien et elle me rapporte que, lorsqu’il a interrogé de nombreuses personnes, dans ces deux pays, une observation est revenue très régulièrement: « on ne l’a pas vu venir »…
Le Pen ou Sarkozy, ou quand le plus dangereux n’est pas celui qu’on croit
Le lis l’interview de Jean-Marie Le Pen dans Le Monde. Il s’exprime toujours avec son aisance coutumière, malgré l’âge avançant. La politique provo conserve. C’est presque amusant. Il n’ y a pas de surprises. C’est tranquille. On à l’habitude. Le Pen, voilà bien longtemps qu’on le connaît. Parfois ce qu’il raconte est tellement prévisible qu’on pourrait presque lever sa garde. Sans compter que sur deux ou trois sujets, ses analyses ne sont pas dépourvues de vérité.
Jusqu’à quel point jouit-il de la pièce qu’il se joue et qu’il nous joue depuis tant d’années et que tous ceux qui ont voulu lui succéder n’ont pas réussi à interpréter de façon convaincante ? Comme il n’a guère varié, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il doit y avoir un bon fond de sincérité dans ce qu’il raconte. En tout cas, il ne sort pas de sa manche une ou deux idées de gauche pour ramasser plus large. Le Pen, c’est Le Pen ! Il s’est même un peu policé. Sans doute est-ce de circonstance. Et soyons honnêtes: la probabilité de le voir un jour à l’Elysée est extrêmement voisine de zéro. Alors, le danger est en proportion.
Et puis, il a rendu un grand service à la gauche en 2001. Il a permis à une gauche déroutée de s’offir le sacrifice expiatoire de voter pour Chirac après une manif cathartique mémorable. Et pourtant le risque de voir Le Pen l’emporter était totalement et platement nul. Et tous sont allés comme des moutons voter pour un Chirac qui, après s’être empressé de dire qu’il serait le Président de tous les français, s’est immédiatement occupé de ne pas tenir ses promesses.
Voici donc: Le Pen, on commence à bien le connaître. Pour le coup, l’effet d’épouvantail diminue.
Mais il y a l’autre. Le petit Sarkozy, auteur, si l’on en croit ses biographes, d’un bon petit lot de trahisons. On ne cesse de le voir aller et venir, dans cette campagne électorale. Il me fait penser à Mac Enroe quand il courait dans tous les sens pour rattraper les balles de ses adversaires.
Pourtant, son palmarès de la trahison devrait déjà commencer à inquiéter. Peut-on faire confiance à un type qui trahit ses amis « politiques » pour parvenir à occuper une fonction ? Il est vrai qu’à droite comme à gauche, l’ami politique est souvent synonyme de concurrent dans la course au pouvoir.
A-t-il un programme ? Rien n’est vraiment certain.
Même s’il y a des propositions un peu nazes dans celui de Ségolène, on sait bien d’où elle vient et qui l’a choisie. Si elle est élue, elle ne va pas nous faire la politique qu’aurait voulue Arlette. C’est bien sûr. Elle dit parfois des trucs que ne renierait pas l’extrème gauche, mais il est à craindre qu’au moment du passage à l’acte, elle se freine un peu. Elle est ingénue. Beaucoup disent que cela est un défaut Pour moi c’est une qualité. Une personne qui dit des ingénuités pareilles ne peut pas être vraiment calculateur. Et puis elle ne s’était pas formattée pour tenter l’aventure de la Présidence. C’est venu comme cela. Un peu par hasard, on pourrait dire presque par acclamations. Elle n’a pas construit le Parti Socialiste comme son outil personnel. Ce sont les militants de ce parti qui l’ont générée, à contre coeur de certains éléphants.
Sarkozy, lui, s’est formatté. Il a construit un parti à sa mesure dont la seule finalité est de le conduite à l’Elysée. Son parti ne le contrôle pas. C’est lui qui contrôle son parti. A vrai dire, son parti est un conglomérat de carpettes qui cherchent à obtenir une parcelle de pouvoir en provenance du cheval sur lequel ils ont parié. On comprend que le béarnais Bayrou, qui vient de prendre conscience, quoique un peu tard, qu’on peut prendre du plaisir à être un peu soi-même, n’ait pas une envie forcenée de s’incliner devant le leader autoproclamé de l’UMP.
Et Sarkozy n’a pas de véritable programme. Son programme c’est d’être élu. Point final. Alors, il glane ici ou là des idées populaires et populistes dont la moindre est la remise en cause de la fonction publique et de ses fainéants fonctionnaires. Il prône cette sottise qui a de plus en plus cours de la concurrence farouche et totale entre les hommes comme si l’intelligence humaine n’était pas capable de produire de modèle plus humaniste (« » C’est la vie, la concurrence. Je vais même vous dire mieux, moi, j’ai la concurrence dans les veines. « ). Évidemment, il ne connaît que ça. Il a passé sa vie dans une guerre sans merci qui a consisté à dégommer tous ses adversaires par n’importe quel moyen.
Mais, au pire, ce discours-là, on le connaît. On y est préparé.
Mais il y a l’autre. Celui qu’il ne dit pas. Ou du moins pas tout haut ou pas publiquement. Mais parfois ça lui échappe.
« Imaginez qu’un cameraman ait filmé ce qui s’est passé dans les locaux de France 3 le 18 mars à 19h30, peu avant le début de France Europe Express, l’émission animée par Christine Ockrent, dont l’invité est le candidat de l’UMP. Imaginez qu’en un geste inouï de courage et de déontologie journalistique et citoyenne, la rédaction de cette chaîne aie décidé de programmer ce reportage brut de décoffrage juste après l’émission. Voilà ce que vous auriez vu en « off » : Nicolas Sarkozy entre dans le hall d’accueil au pas de charge, hyper speedé, l’air renfrogné, entouré d’un tas de gorilles qui le dépassent de deux têtes, de sa cour de conseillers toute en courbettes et de sa maquilleuse attitrée. Il est accueilli par des journalistes qui l’accompagnent jusqu’à la loge de maquillage, dont les fauteuils sont déjà tous occupés par les autres invités de l’émission (Laurence Parisot, présidente du Medef, Martin Hirsch, président d’Emmaüs France et Julie Coudry, présidente de la Confédération étudiante) en pleine séance de poudrage antisueur. On lui demande donc de patienter. Patienter, lui ? Pas question. Il pique aussitôt une de ses colères coutumières et hurle : « Je ne veux pas attendre plus longtemps, je veux me faire maquiller tout de suite ». Essayant de le calmer, les journalistes lui expliquent qu’il doit attendre son tour vu qu’il n’y a pas d’autre loge de maquillage. Nouveaux hurlements d’un Sarkozy déchaîné : « Mais enfin, il n’y a personne pour m’accueillir. La direction n’est pas là? Ce n’est pas normal. Qu’est-ce qu’ils font ? Qui suis-je pour être traité ainsi ? » »
(http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21133)
Peut-on faire confiance à un type comme ça, à l’ego hypertophié à ce point ?
Et puis il y a les petits mots qui lui échappent. « Racaille » et « Karcher » ont déjà fait leurs ravages. Et il y a tous ces mots qui lui échappent, toutes ces petites choses qu’il ne parvient pas à vraiment contenir et que des témoins rapportent ici ou là sur le net ou qu’on trouve dans les colonnes du Canard Enchaîné.
Non décidémment, je crois bien que Sarkozy est plus dangereux que Le Pen.
Nicolas Hulot commence à me les casser
Un peu marre de la bonne conscience du nanti. On ne peut pas être contre tout. Il va bien falloir faire des choix. Qu’il se prononce contre l’augmentation des gaz à effet de serre. Très bien. Mais dans l’état actuel de la science, il faudra bien alors accepter l’idée de la production d’énergie nucléaire. On ne peut tout avoir. Ou alors accepter que les coûts de l’énergie augmentent tellement que seuls les privilégiés pourront en profiter.
« Placer l’écologie au coeur du débat politique » est une grave erreur. C’est placer le libéralisme économique qui n’en a rien à faire de l’écologie au coeur du débat politique. Mais quand on est poliquement émasculé au point d’être capable de soutenir un candidat libéral qui n’en a rien à secouer de l’écologie sauf pour faire des voix et pourvu qu’il dise comme vous, on a encore beaucoup à apprendre.
Les 12 candidats vus par Libé
Les 12 par Libération, c’est pas du tout le même truc que dans Le Monde. Penchent pas du tout du même côté. Bayrou penche à gauche et il est presque le seul. Quoique Le Pen… L’a vraiment pas l’air marrant ! Et le Besancenot ! Triste comme un facteur un jour où la poste n’est pas en grève. Voilà que la petite camarade communiste penche aussi à droite. Nettement ! Mon Dieu. Sarkozy, lui, penche bien à droite. C’est son truc. Mais il est un peu jaune. C’est mauvais signe. C’est l’ictère. Le sarkozictère. Voynet aussi. Un peu à droite. Merde ! De Villiers est jaune aussi. Ils sont malades, tous les deux. Faut dire que Le Pen est devenu jaune foncé. Doit être vachement malade. L’est foutu, foutu. Y’a que deux femmes qui sortent du lot. Mais, y’a pas à dire, en face d’Arlette…
La seule qu’est pas jaune, qui penche pas, qui sourit bien, y’a pas à dire. C’est, c’est, c’est… Ségolène !
Eléctions présidentielles : pronostics au facies
Voici donc les douze candidats. Dans l’ordre alphabétique. Il y en a deux dont je ne connais même pas le nom.
Déjà, pas de parité: 8 hommes et 4 femmes !
Ils y en a qui penchent la tête à gauche, d’autres à droite, d’autres pas: Marie-George Buffet penche franchement à gauche. José Bové, un peu. Sarkozy penche nettement à droite. L’inconnu qui est son voisin, aussi. Arlette un petit peu. Hé-hé !
Voyons maintenant les dents. Les dents montrent l’ambition, le désir de mordre. Le Pen et Ségolène bien mordants. De Villiers un peu. Mais il y a ceux à qui leurs conseillers leur ont dit le truc. Alors, ils serrent les lèvres. Fort ! Là, c’est Sarkozy le champion. C’est pour mieux te manger, mon enfant.
Voyons aussi l’émotion faciale. Bayrou, Besancenot, Voynet: pas bien gais. Arlette mi figue, mi raisin. Dans le genre gai, c’est plutôt Marie-George, Le Pen et Ségolène. Plus je regarde Sarko, plus je trouve que son sourire est un faux. Bon, allez, c’est quand même Ségolène qui est la plus franche. Normalement, avec cette tête là, les hommes…
Et puis, il y a le coup de l’oeil coquin. Alors là, la palme est pour Arlette. Ah, Arlette, depuis tout ce temps, je t’avais mésestimée.
Bon, vous me direz, ces photos sont passées avant-hier à la une du journal « Le Monde ». C’est donc la rédaction qui a fait son choix. Ah ! Freud ! Qu’est-tu venu faire là.
Elle est pas mal, la rédaction du Monde, non ?
Je m’aperçois que je n’ai presque rien dit de Bayrou. Pas plus gai que son voisin de la LCR. C’est louche.
Voici donc les différents prix du jury:
Tiercé Sourire: 1 Ségolène, 2 Le Pen, 3 Marie-Gorge
Tiercé Franc sourire: 1 Ségolène, 2 Marie-Gorge, 3 Arlette (mention coquin)
Tiercé Requin: 1 Le Pen, 2 Sarkozy, 3 De Villiers
Tiercé Balai dans le:… 1 Bayrou, 1 ex-aequo Besancenot, 3 Voynet
Sachant que les variations dans les résultats sont dues à une toute petite proportion d’électeurs « flottants », sachant que cette population est essentiellement féminine, on peut faire divers pronostics..
Le baiser de Sarkozy : tout devient possible
Tout devient possible dit le candidat.
Mais voilà qui est dangereux. Les arrestations arbitraires seront-elles possibles ? Les condamnations sans jugement ? Les licenciements sans indemnité ? Les expulsions sans recours
Non. Tout ne peut devenir possible. Car, alors, l’injustice règnerait en maîtresse.
Plus juste, la France sera plus forte.
Ne vous approchez pas de n’importe qui sans protection.
Chirac n’est pas candidat
Ca c’est un scoop !
Chirac parle à la télé. Faisons son bilan
Quel bilan après 12 ans à l’Elysée ?
Sur le plan des institutions:
– Instauration du quinquennat.
Sur le plan international:
– Le refus de suivre les américains en Irak.
– L’échec du reférendum sur les institutions européennes
Sur le plan économique
– Accroissement de la dette de 9,5 points depuis 1995 (64,6 % du PIB).
– La plus faible croissance européenne en 2006.
Sur le plan social
– Chômage: 11% en 1995. Pourcentage inconnu à la veille des élections présidentielles pour des motifs « techniques ».
– « Fracture sociale »: la précarité s’est aggravée.
– Sécurité: baisse des délits, hausse des violences envers les personnes.
Sur le plan politique
– L’UMP: un parti qui lui a glissé entre les doigts.
Culture:
– Le musée des « arts premiers ».
C’est pas terrible…
Ségolène : N’empèche ! Elle a toujours le sourire
Petite moisson de photos sur Internet. Et celle-ci:
Elle a toujours le sourire. Voilà qui inspire confiance.
L’effet Bayrou ou quelle chance que la gauche ait Ségolène
L’effet Bayrou a beaucoup de points communs avec l’effet Ségolène d’il y a quelques mois. Il se montre à l’écoute. Il dit les choses comme elles doivent être dites. Et surtout, il se démarque de tout extrémisme, prouvant par là, s’il était besoin de le faire, que les français ont envie d’être gouvernés au centre. C’est l’éclatement du paradoxe de la 5ème République, forçant au bipolarisme dont tout le monde sait bien qu’il conduit forcément à l’excès. D’ailleurs aucun président n’a, vraiment et totalement, gouverné à gauche ou à droite.
Si Ségolène n’était pas là, on peut imaginer la pâle figure que ferait dans les sondages l’apparatchik socialiste bon teint qui aurait été choisi à sa place, face à François Bayrou. Pour le coup, nous nous serions probablement acheminés à coup sûr vers un deuxième tour Bayrou-Sarkozy.
Mais même si Bayrou puise ses idées dans ce qu’on a stupidement qualifié de populiste quand il s’agissait de Ségolène Royal, alors qu’il ne s’agit que d’une écoute pragmatique des citoyens, il n’en reste pas moins que de fortes différences doivent être soulignées.
Bayrou n’a pas de programme construit. Certes, il a un certain nombre de mesures, mais rien qui ressemble aux propositions structurées de son adversaire de gauche. Cette dernière a élaboré ce qu’on peut appeler son programme sur la base de celui du parti socialiste et de toute la phase d’écoute participative qui a précédé la publication. Chez Bayrou rien de tel. Rien d’une remontée ou d’une construction structurée par une solide préparation. Ressemblant fort, en cela, à Nicolas Sarkozy, il invente des mesures quand l’actualité amène une question sur le devant de la scène. A gauche rien de tel : La centaine d’objectifs est exprimée, rédigée, a été publiée et on n’y change rien de significatif au fil des jours. Il y a là un argument fort en faveur de la candidate de gauche.
Une autre chose, comme l’a souligné, méchamment, Simone Weil, est l’absence de support politique de François Bayrou. Représente-t-il un courant politique conséquent et construit ? Bien sûr que non, puisqu’il serait prêt, apparemment, à prendre un Premier Ministre de gauche. Et là est une ses faiblesses majeures. Qui acceptera de collaborer à son équipe ? Probablement quelques troisièmes ou cinquièmes couteaux. Comment pourrait-il négocier, s’il était au deuxième tour, même en situation de gagner, avec les partisans de Sarkozy ou de Royal, un projet conséquent et construit ? Quelle Assemblée Nationale pourrait-il espérer ?
L’argument de l’inexpérience supposée de Ségolène tel qu’énoncé à une certaine période de la campagne vaut mille fois plus pour François Bayrou. A-t-il participé de près à un secrétariat de l’Elysée ? Et même s’il est présenté, sur son site Internet, comme ayant été Président de Navarre, ce n’est jamais que le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques. On sait aussi que son passage au Ministère de l’Education a consisté à se tenir sage après l’explosion liée à la tentative de révision de la loi Falloux.
A côté, le curriculum de Ségolène Royal est incomparable.
Allons ! Que la candidate de gauche, portée par tant de citoyens qui ne sont pas tous socialistes, continue sur le droit fil du chemin commencé. Ne changeons rien. Certes, on peut imaginer que nous pouvons perdre. Mais ce ne serait pas faire honneur aux citoyens que de croire qu’ils peuvent céder à n’importe quelle aventure. Le passé nous a montré que non.
Et de toute façon, il faudra bien que François Bayrou réponde à cette question : Si vous n’êtes pas au second tour, pour qui voterez-vous ?