Catégorie dans 06-Urnes & Elections

Pauvre Bayrou, pauvre misère…

artaud.1181667222.jpgQuand nous n’avons plus le choix qu’entre Charybde et Scylla, il n’y a plus de démocratie. Mais, à vrai dire, il y a bien longtemps que les choses sont ainsi. Les français sont devenus frileux, frigides. « Les Français, qu’ils se croient de Droite ou de Gauche, sont tous des cons et des propriétaires, et dans ce puant café où je t’envoie, où ils m’ont tous fatigué et exaspéré avec leurs querelles et leurs intérêts, je n’ai vu que des propriétaires (1), des installés, des installés aveuglés par l’existence et qui ont tous répandu les ténèbres sur l’existence » a écrit Antonin Artaud (ce surréaliste serait-il réaliste ?). Ce n’est pas nouveau: En 1968, nous n’étions guère plus de 500000. Sur 50 millions, c’est quoi ? 1% !

(1): Voilà sans doute ce qui motive le choix de Monsieur Sarkozy.

Le condamné Mancel revient… fort. Carignon pointe le nez.

mancel-jf.1181578088.jpgOn se demande vraiment ce qui motive certains électeurs. Dans la deuxième circonscription de l’Oise, Jean François Mancel, dûment condamné pour des affaires d’argent personnel (et non point de financement d’un parti politique), se retrouve avec près de 42% des voix. L’affaire est pourtant claire. La condamnation nette. De plus, de « député » est connu pour son peu de participation au travail législatif. Pas une fois, en cinq ans, il n’a pris la parole à l’assemblée. Qu’a-t-il fait pendant la législature ? Probablement rien, ou très peu. On notera cependant qu’il est l’auteur d’une proposition de loi « tendant à empêcher l’utilisation des dénonciations anonymes dans les procédures administratives et judiciaires ». Cela ne s’invente pas !

Et voilà que les electeurs s’empressent de voter pour lui. C’est totalement incompréhensible. A quoi pensent les électeurs quand ils votent.

Il semblerait que le camarade Carignon pointe aussi le bout de son nez à Grenoble. Décidément, il y a des électeurs qui aiment.

La France n’est plus une démocratie

 

palaisbourbon.1181513302.jpg

 

On le sentait venir. Après les résultats de la présidentielle et le spectacle tous azimut d’un Sarkozy omniprésent. Voici de nouveau la « chambre introuvable ». C’est terminé. Les français se sont donnés un roi, ou plutôt un roitelet, qui sera d’autant plus dangereux qu’il porte avec lui l’expérience de quelques trahisons. Maintenant, ce sont tous les pouvoirs entre les mains d’une oligarchie, au mieux, d’un seul homme, au pire. Que dire de plus. Il n’y a rien à dire. Le peuple français n’est bon que dans les épisodes révolutionnaires (dont les acteurs sont toujours une minorité). Autrement, ce peuple est frileux, toujours dans l’attente d’un sauveur. Et voici maintenant que ce peuple vieillit et que, pour le coup, il devient encore plus frileux. D’ailleurs, la Chambre des Députés se nomme le Palais Bourbon. Cela ne s’invente pas.
VIVE LE ROI !

Allez, encore un petit effort, et les conditions d’un nouveau mai 68 seront réunies.

Législatives: Le condamné Mancel revient

 

mancel.1179526933.jpg « En 1997, Jean-François Mancel alors président du Conseil général est l’objet d’un rapport très sévère de la Chambre Régionale de comptes de Picardie. Une série de procédures judiciaires visent alors sa gestion du département.
En 1997, M. Mancel a fait l’objet d’une information préliminaire dans « l’affaire dites des Caddies ». Entre 1989 et 1992, sous sa présidence, il lui a été reproché d’avoir effectué des dépenses personnelles par le biais du conseil général de l’Oise. Il s’agissait essentiellement d’achats par le Conseil général de denrées pour des réceptions etc… sans formalismes (pas achats de nourritures en passant par un traiteur…qui aurait délivré des factures précises) mais directement auprès de distributeur (centre commerciaux … d’où le nom d’affaire des caddies). Cette gestion fut été critiqués par la Chambre régionale des comptes, car malgré la diminution des coûts que cette forme d’approvisionnement pouvait permettre, l’absence du formalisme habituel ne facilitait pas les contrôles exercés par les autorités (notamment en ce qui concerne l’utilisation précise des achats). Au titre de président du Conseil et donc responsable de celui ci, JF Mancel a effectué un remboursement de celles-ci. Sa responsabilité personnelle n’étant pas engagée, l’affaire fut donc classée.
En 1998 il fait l’objet d’une exclusion du RPR pour avoir accepté et encouragé des désistements réciproques avec le FN lors des élections cantonales et régionales.
Cette même année, bien que ne disposant que d’une majorité relative, il préserve son siège de président de département grâce à une coalition au sein de l’assemblée départementale.
En juillet 1998, la Chambre régionale des comptes a reconnu « comptable de fait » des comptes du Conseil général de l’Oise son président JFM. En appel, il est disculpé par la Cour des Comptes qui met fin à cette accusation, sur le plan judiciaire l’infraction ouverte contre lui s’achève alors par un non lieu.
Jean-François Mancel a été mis en examen le 8 septembre 1998 pour « détournement de fonds publics » et « recel d’abus de biens sociaux » dans une affaire relatif à des commissions sur des emprunts passés ou renégociés de 1986 à 1990 avec la société Rhoddlams de Michel Pacary, un intermédiaire financier mis en examen qui affirmait avoir redistribué une partie de ses commissions, principalement au RPR. Dans cette affaire une ordonnance de non-lieu a été rendue par le juge d’instruction. M. Mancel fut donc disculpé de ces poursuites.
Puis, il était reproché à M. Mancel un conflit d’intérêts entre sa position de président du conseil général attributeur de marchés à Euro-2C et son statut d’actionnaire de la chaîne de parfumeries « Séduire » dont Euro-2C était également l’un des actionnaires. Après une condamnation en première instance par le tribunal correctionnel de Beauvais (Oise), Jean-François Mancel est relaxé le 29 novembre 2001 par la cour d’appel d’Amiens. Cet arrêt a été ensuite censuré par la Cour de cassation. Le 14 avril 2005, Jean-François Mancel est condamné par la 9e chambre de la cour d’appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis, 30 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité. Le 1er décembre 2005 la Cour de cassation de Paris a rejeté son pourvoi et confirmé les peines prononcées en appel. Ensuite, le 2 mars 2006, la Cour d’appel de Paris a annulé son inéligibilité tout en confirmant sa sa condamnation avec sursis et son amende. Jean-François Mancel a déféré l’arrêt de la Cour de Cassation devant la Cour européenne des droits de l’homme, ou le dossier est en instance mais aucune décision n’y a encore été rendue. »

Source Wikipedia

 

Comment se présenter aux législatives

elephants.1178583786.jpgTous ceux qui parlent de la constitution d’un parti social-démocrate, d’une ouverture au centre, semblent oublier qu’il faut quand même rester à gauche. Si l’objectif n’est que la recherche du pouvoir, on peut faire alliance avec qui l’on voudra. Mais il y a peu de chances que les tenants de la démocratie participative soient enthousiasmés par cette perspective. Alors, ceux qui sont revenus aux urnes pourraient bien les bouder de nouveau.
Car, il faut quand même savoir où se place le point de rupture. On a vu, lors du débat Bayrou-Royal, que les désaccords portaient surtout sur certains aspects, pas tous, de la politique économique. Une chose est claire : Bayrou ne remet pas en question l’ordre libéral économique mondial. Et l’on sait que les effets de cet ordre (actionnariat intéressé par les profits à court terme, délocalisations) sont les plus nocifs pour le maintien de l’emploi. Peut-on dire que les électeurs qui ont voté pour Bayrou au premier tour et pour Royal au second on la même vision de l’ordre économique mondial que les électeurs de Besancenot ? Assurément non. Et de même pour les « bons » électeurs classiques de la gauche ouvrière et socialiste. On ne peut donc faire alliance, comme cela, à tout va comme semble le dire, par exemple, Kouchner. On ne peut gagner à n’importe quel prix. Si la gauche avait voté au premier tour pour Bayrou, comme beaucoup ont été tentés de le faire, il serait président de la république et Sarkozy ne le serait pas.
Au jour d’aujourd’hui, un seul critère pour les candidats députés : êtes-vous disposé à constituer une opposition raisonnable et raisonnée, mais solide, à un parti tellement servile qu’il risque de conduire le nouveau président sur la voie du pouvoir personnel ? Si la réponse est « oui », alors il y a matière à composer un ensemble, un « front » pour employer un lieu commun du commentaire politique. Et pour ce faire, à la fois dans un souci de clarté démocratique et pour éviter tout souci de concurrence stérile, il faut que toutes les composantes de cette opposition soient représentées. Daniel Cohn-Bendit a proposé qu’après examen des résultats de la présidentielle, on choisisse des circonscriptions pour proposer des candidatures assurant cette représentation et permettant notamment à des « petits » partis d’être représentés. Il ne serait pas scandaleux qu’on trouve une circonscription où Olivier Besancenot ou José Bové pourraient être élus. Il en va de même, évidemment, pour les verts, les communistes et le Parti Démocrate de François Bayrou, si celui voit le jour et décide de se placer dans l’opposition.
Il est à craindre, malheureusement, que cette stratégie pragmatique et productive ne se heurte aux féodalités aux situations acquises, aux fiefs, surtout tant qu’on n’aura pas mis en œuvre la saine proposition de Ségolène Royal d’interdiction de cumul des mandats. Mais, pour ces législatives, il à craindre que la politique redevienne basse et alimentaire, tout ce qu’un grand nombre des électeurs de la candidate de gauche n’a pas souhaité.

Sur les causes de l’échec

sego-6-mai.1178583559.jpgOn va certainement gloser longtemps et beaucoup sur les causes de l’échec de Ségolène Royal, ce 6 mai 2007. On dira que la campagne a été mal faite, que les idées ont été mal présentées, que l’ensemble du parti socialiste ne s’est pas montré assez coopératif.
Tout ceci est probablement vrai. Mais l’impact de ces avatars circonstanciels est sans doute relatif. Il est probable que si Ségolène Royal avait été candidate en 2002 à la place de Lionel Jospin, elle aurait gagné.
Certains experts pensent que les variations électorales françaises tiennent à une petite partie de l’électoral « flottant » qu’on estime à, grosso modo 5%. Il est vrai que si l’on retire 5% des voix à Sarkozy et qu’on les ajoute à Ségolène, voici que le résultat est inversé. Ajoutez 5% à Jospin en 2002 et la face du monde aurait été changée. Il était présent au deuxième tour. Qui peut dire ce qui se serait passé ensuite.
Et l’on dit, également que les critères sur lesquels se décident ces 5% échappent à une véritable logique politique. Ces électeurs ne sont pas de gauche, ne sont pas du centre, ne sont pas de droite. Ils se décident impulsivement sur des critères difficiles à cerner. En 2002, Ségolène Royal serait probablement apparue comme plus chaleureuse, plus battante, plus enthousiaste, plus belle que Jospin. Cela aurait peut-être suffi.
En 2006, on peut dire que Sarkozy tombait bien, dans l’ambiance. Une grande partie de la population, les plus vieux, les plus vulnérables, demandaient aide et protection : demande de sécurité intérieure contre une augmentation réelle ou imaginée de la délinquance de proximité et des atteintes aux biens et aux personnes ; demande de protection contre la dureté de la concurrence internationale conduisant, notamment, aux délocalisations. Sarkozy s’est présenté avec un programme paternaliste promettant le retour des valeurs d’ordre, du travail, de la propriété, de la famille, de la patrie, etc., valeurs qui ne coûtent pas grand-chose tant qu’on a pas commencé à essayer à les mettre en application.
La différence essentielle entre le programme du candidat de droite et le programme de la candidate de gauche résidait en réalité dans la méthode de mise en œuvre. Sarkozy disait « je vais faire », en faisant semblant d’ignorer superbement l’écart entre la parole et les actes. Ségolène disait « je vais consulter sur la manière de faire », ce qui est plus honnête, mais moins sécurisant puisqu’on ne peut prévoir à l’avance le produit de ces consultations. D’un côté, le candidat est imprudent puisqu’il s’engage sur la voie des promesses électorales : cf. la baisse d’un tiers de l’impôt sur le revenu promise par Chirac en 2002, promesse qui ne sera pas tenue, parce qu’elle est intenable. Et pourtant, quand on disait en 2002 que c’était impossible, il y a avait bien des gens pour y croire mordicus, malgré les centaines de promesses qu’avaient faites Chirac tout au long de sa carrière.
Ségolène est très différente. Promettant la consultation, la concertation autant que faire se pourra, elle ne promet rien qu’elle ne puisse tenir, sauf un critère de moralité : celui de la « France juste », ce qui veut dire que les résultats de la concertation devront conduire à une répartition honnête des profits et des efforts, contrairement à une réalité dominante du quinquennat précédent qui est la confiscation des produits de la croissance par une minorité de gens et de structurse pendant que la majorité du peuple salarié souffre des conséquences sauvages de la mondialisation.
Lorsqu’elle est participative, Ségolène est bien plus à gauche que ne l’était, par exemple Mitterrand. Sa référence permanente à ces allers et retours avec le peuple s’inscrit, involontairement, peut-être, pour une part, dans la ligne de 1968 et c’est probablement une des raisons pour lesquels son adversaire a tant fustigé cet héritage. Le seul problème pour l’électeur moyen c’est qu’il ne voit pas d’avance ce qui en découlera dans la vie quotidienne et dans le porte monnaie.
Ce programme est intelligent. Pas le moindre du monde démagogique. C’est probablement une raison pour laquelle il a si fortement enflammé tous ceux qui demandaient qu’on considère davantage le citoyen, même avec une part de risque et peu excité les habitués, pourtant tant de fois floués, de la politique clientéliste, ceux qui attendent des élus qu’ils leur « donnent » un travail, un logement, une aide sociale, etc., etc.. A ce titre, Ségolène représente bien plus que l’autre les valeurs de travail et d’investissement de soi, mais c’est totalement invisible en première analyse, même sommaire, comme il est évident qu’une grande part des électeurs n’est culturellement pas capable de le faire.
Si l’on fait le total de ceux qui votent Sarkozy pour préserver leurs richesses et leurs avantages et des membres des classes populaires qui attendent du pouvoir qu’il leur « donne » ceci ou cela, on ne doit pas être très loin du compte. Et quand on sait qu’il eût suffi d’à peine plus de 3% pour que tout bascule…
Pouvait-on faire autrement ? Certainement : le parti socialiste aurait pu, sans doute avec une autre personnalité, présenter un programme plus « classique » avec un train de mesures sociales et économiques comme Strauss-Kahn aurait pu le faire. Mais les électeurs qu’il trouvait par ici auraient-ils compensés ceux qu’il perdait par là ? Personne ne peut l’estimer. Certains électeurs potentiellement de gauche étaient décidés à voter au premier tour pour François Bayrou si DSK ou Fabius sortait gagnant de la primaire socialiste. En d’autres termes, nul ne sait ce qu’aura rapporté la variable « enthousiasme » de Ségolène Royal dans l’environnement sinistre d’un PS vieillissant et englué dans les querelles de personne. D’ailleurs les résultats de la présidentielle sont à peine connus depuis 24 heures que le bureau politique s’apprête à redonner une place aux éléphants (notamment DSK et Fabius) qui vont recommencer leurs leçons ennuyeuses et qui ne sont pas dépourvues de compétition interpersonnelle dont l’électeur n’a rien à faire.

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

Cette campagne, c’était comme mai 1968 * Nous ne sommes pas seuls !

Je relis tous les messages électroniques, tous les documents qui ont circulé et que nous nous sommes fait passer entre nous.
Quelle fraternité: un meeting au stade Charlety qui ressemblait à celui du 27 mai 1968: chaleureux, coloré, bariolé.
Quelle créativité ! Aussi bien littéraire que graphique. En cela, Internet a donné a tous un remarquable (mais pas assez redoutable) moyen d’expression. Combien de blogs ont-ils été créés ? Combien de lignes de blogs ont-elles été écrites ? Combien d’images ont été dessinées ? Combien d’affiches ont été dévoyées ?
Quand le nouveau président de la répblique déclare que c’en est fini de l’héritage de mai 1968, il n’a rien compris. Comment n’a-t-il pas vu que nous avons investi ce nouveau moyen d’expression, que nous l’avons mis au service de notre liberté d’expression ?
Et comment cela est-il venu ? Je n’imagine pas un seul instant que la productivité populaire eut été aussi féconde si Dominique Strauss-Kahn ou Laurent Fabius avaient été candidats. Ce sont donc des circonstances nouvelles qui sont à l’origine de cela. Et ces circonstances se nomment ségolène Royal. Voilà quelqu’un qui a su comprendre que la politique nouvelle ne pouvait se faire sans une participation franche et massive du peuple. En créant son site Internet « Désirs d’avenir » elle a donné le ton. En conduisant des réunions « participatives », elle a développé le concept.
A propos des meetings de Bercy de Sarkozy et de Charlety de Ségolène Royal, nombreux sont les commentateurs qui ont fait la même analyse: « le public de Bercy montrait une société homogène; celui de Charléty une société plus diverse, plus colorée. Dans le premier cas, beaucoup d’inclus; dans le second, beaucoup d’aspirants à l’intégration, de candidats à intégrer cette classe moyenne dont le sort reste une des clés de l’avenir » (J.M. Colombani, Le Monde, 4:5:2007). Tout s’explique alors. Il ya ceux (dont un grand nombre parmi les plus âgés) qui attendent du pouvoir qu’il leur trace la route, qu’il les protège, qu’il veille à ce que rien ne soit changé, qu’il les gouverne pour tout dire. Et puis il y a ceux, malheureusement un peu moins nombreux que les premiers, qui aspirent à ce que la représentation politique et l’exécutive qui en est l’émergence conduise une politique dont le peuple, en perpétuelle évolution, est la source et la racine.
D’une certaine façon, la démarche de Ségolène Royal est révolutionnaire. C’est du révolutionnaire « soft », mais c’est du révolutionnaire quand même. D’abord en se présentant plus comme un porte-parole, exécutif, mais porte parole tout de même. Beaucoup n’ont pas compris pourquoi elle ne répondait pas plus précisément à la question perfide de Sarkozy sur les 35 heures. Le second disait qu’il allait au plus vite ouvrir la possibilité de contingents d’heures supplémentaires (exonérés en partie de charges et d’impôts de surcroît). La première se contentait d’annoncer qu’elle allait remettre à plat. Revenir dessus, alors ? Non, remettre à plat, c’est à dire faire passer l’ensemble du dispositif à l’examen critique des partenaires sociaux pour en retenir, en supprimer ou en modifier ce qui semblerait utile aux uns et aux autres.
Ainsi, Ségolène Royal ne se présente pas avec des réponses toutes faites, mais avec une méthode qui est, pour l’essentiel, la concertation. En cela, elle est beaucoup plus fine que son adversaire, car elle ne s’expose pas à retirer un texte dans l’humiliation, comme le projet CPE. Elle sait aussi que, sauf à recourir à la dictature (ce qui est peut-être l’objectif de Sarkozy), on ne peut imposer brutalement et de façon durable des réformes qui n’ont pas l’adhésion d’une large majorité: «  »Le projet de Nicolas Sarkozy, c’est de prendre le pouvoir. Le mien, c’est de vous le rendre », «  »Je viendrai régulièrement devant vous vous rendre des comptes du pouvoir que vous m’avez déposé et non pas donné ». Il y a là des accents des fondamentaux de la première république et non de la cinquième.
Voici donc les deux mondes qui ont soutenu Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Le premier qui a cru pouvoir espérer, pendant quelques mois, soulever le couvercle de la marmite se voit brutalement repoussé par le résultat de ce vote conservateur. Mais, grâce à la candidate qui a su fédérer toutes ces énergies, ils savent désormais qu’ils ne sont pas seuls. Il n’est pas certain alors que le couvercle ne se soulève pas par le seul effet de l’importance du bouillonnement du chaudron.

Peut-être cette nouvelle marche pour la liberté et le dialogue a-t-elle commencé.

DSK ou l’impudeur faite homme

 

dsk-royal.1178481437.jpg
Judas !

Il était à peine 20H10 quand Dominique Strauss-Kahn s’est déclaré « disponible ». Ce qu’il a oublié, cet idiot, c’est que devant Sarkozy, il aurait fait à peine 30%. Rien compris. Rien compris à rien. Les éléphants sont gros, mais leur cerveau est petit.