Le transport aérien des U.S.A. victime du libéralisme

Le transport aérien des U.S.A. victime du libéralisme

Le transport aérien des U.S.A. est dans le rouge. Très rouge. Toutes les compagnies depuis que la loi de la libre concurrence est devenue le principal moteur économique. Et de la concurrence, il y en eût. Il y en eût et il y en a tant que toutes les compagnies perdent de l’argent avec pour corollaire une qualité de service médiocre, des retards, des annulations, une flotte vétuste et des doutes sur la sécurité. Et les voici donc en manoeuvres pour faire quelques économies d’échelle avec quelques fusions. Mais le regroupement n’a jamais fait de deux malheureux un homme heureux. Sans compter, dans ce cas précis, des facteurs d’hétérogènéité de flotte, de méthode, qui posent de nombreuses questions.

737-900-continental.1210110544.jpgLe modèle libéral de la concurrence sauvage vient de craquer une fois de plus : à force de vouloir être moins cher que son concurrent, voici que l’on vend à perte. Alors viennent, à leur tour, les appels à l’aide vers le budget fédéral et donc l’intervention des deniers du contribuable.

Ces évènements apportent le patent exemple de l’échec du libéralisme. Il est évident que pour sortir de cette situation, il faudra, non seulement faire appel à des fonds publics ou privés pour sauver ce qui pourra encore l’être, mais aussi définir des règles du jeu pour que ces circonstances ne se reproduisent pas. Qui dit règle dit intervention législative. Et qui dit intervention législative dit économie administrée. Là ne restera qu’une alternative. Une morale consistant à sauver l’outil de travail et l’outil de service économique. L’autre amorale qui s’attachera aussi à protéger les intérêts des actionnaires. Car chaque fois que le libéralisme conduit à un crash, ces derniers sont toujours là à impudiquement tendre la main.

Cette situation est venue de l’absence d’entente sur les prix entre les compagnies. Logique dans la perspective libérale, mais suicidaire. Chacun voulant être moins cher baisse ses tarifs. Et quand les résultats financier passent au rouge, on n’a pas d’autre alternative que de baisser encore pour ne pas être éliminé illico. Baisser toujours jusqu’à l’inéluctable fin. Au passage des milliers de gens y perdront leur emploi.

Alors qu’une sage régulation aurait pu éviter cette catastrophe.

Notes d’économie politique 18 – 6 mai 2008

Bakounine