Chantal Sébire

Chantal Sébire

J’éprouve le besoin d’écrire quelques lignes au sujet de cette femme. Quelques mots d’admiration pour sa lucidité. A cette heure, j’ignore quel moyen elle a trouvé pour échapper à la cruelle réponse qui a été donnée par la Justice (au nom du peuple français !) à son souhait de finir en paix.

Dans ces circonstances, pour autant qu’elles soient médicalement établies, il me semble indispensable de laisser ceux qui assistent ces malades libres d’agir selon leur conscience sans que la justice s’en mêle. Accordons le droit à mourir, comme il y a le droit de vivre. Accordons le droit d’aider à mourir si le patient réclame cette assistance. Chantal Sébire avait sans doute besoin de cette participation pour l’aider à passer la porte. Je suis persuadé qu’elle n’a pas fini seule, « inexplicablement ». Elle a mis fin volontairement à sa douloureuse existence. J’espère simplement que ceux ou celles qui étaient près d’elle pour l’assister et ne l’on pas dit, se taisent à jamais.

Laissons dans leur ignorance ceux qui dénient tout droit à « l’euthanasie active », comme la Ministre de la Justice. Qu’ils sachent simplement qu’elle se pratique quotidiennement, en silence, dans le secret des hopitaux, des praticiens de la santé et des familles. Qu’ils sachent que nous n’avons pas besoin d’eux comme directeurs de conscience.

Et que le Procureur de la République de Dijon s’occupe d’autres affaires plus importantes.

Bakounine