Voilà que Sarkozy est tout excité à l’idée d’obtenir des pays du G20 une « limitation » des bonus et/ou leur étalement dans le temps. La belle affaire. Ces rémunérations, extraordinaires, il faut bien le dire, sont entrées pour peu de choses dans la crise monétaire. Mais comme elles ont été révélées au bon peuple, les gouvernants s’attellent à les faire baisser (autrement, ils s’en ficheraient comme de leur première couche-culotte). Mais les feraient-ils baisser de moitié qu’elles resteraient toujours scandaleuses. Et on peut faire confiance aux sangsues pour trouver rapidement d’autres moyens plus discrets de se servir impérialement.
Le véritable problème repose dans la structure même des établissements bancaires dans le système où ils évoluent.
Dans sa forme initiale, la banque fut créée pour prêter de l’argent. Elle se rémunérait sur l’intérêt. Ainsi définie, la banque tient une place sérieuse dans le dispositif économique. Mais désormais, ce n’est plus sa seule source de profit. On dit même qu’elle n’est que secondaire face aux gigantesques opérations de spéculation. Et ce sont ces opérations de spéculation doublées d’une partie de pomme de terre chaude avec les subprimes et autres titres maudits qui ont précipité les banques dans un abîme sans fond, entraînant avec elles l’économie et créant par effet de bord des millions de chômeurs. Et pour empêcher que cette chute ne devienne un syndrome chinois, les états leur ont fait profité généreusement de l’argent public, celui-là même qui avait été collecté auprès de ceux qu’elles avaient ruinés.
Les banques, aujourd’hui, font de la banque, de l’assurance, de la spéculation. Certaines vont même jusqu’à vendre du téléphone portable ! Pourquoi pas gérer des bordels ? L’interdépendance d’activités différentes ajoute, en cas d’incident, un effet de contagion à l’effet domino qui est en soi, déjà fort préoccupant. La véritable et solide décision que le G20 pourrait prendre, car je n’espère pas qu’il proclame la fin du capitalisme, serait d’interdire aux banques de faire autre chose que de la banque. Que les assureurs fassent de l’assurance et qu’on laisse la spéculation, pour autant qu’elle existe encore, à la bande de zozos qui ne risquera qu’elle-même. Et que la banque se contente de n’offrir par ailleurs à ses clients qui le souhaitent, des produits d’épargnes ou des placements non ou peu spéculatifs et ne mettant pas en danger la trésorerie des souscripteurs.
L’idéal serait, bien sûr, la création, dans chaque pays, d’un secteur bancaire nationalisé, fort et moral. On peut toujours rêver, en attendant le grand soir.
Notes d’économie politique 43 – 17 Septembre 2009
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