Depuis des années, je sais et j’ai enseigné «qu’un algorithme est une suite finie et non ambiguë d’opérations ou d’instructions permettant de résoudre un problème ou d’obtenir un résultat». Classiquement, on donne comme exemple la recette de cuisine, pour autant, justement, qu’on annoncera la liste des ingrédients et la méthode permettant de parvenir précisément au résultat escompté. Ces temps-ci, bien des gens utilisent le mot sans trop savoir ce qu’il veut dire en laissant entendre cependant que les algorithmes sont des programmes sournois qui espionnent nos activités, propriétés qu’on attribuait autrefois aux psychologues. Le problème n’est pas tant le caractère sournois, mais la puissance des ordinateurs : si vous utilisez un mot de passe composé d’un nombre, entre 0 et 9, il faudra faire au maximum 10 essais pour le trouver. Si c’est un nombre compris entre 0 et 99, il faudra faire au maximum 100 essais. Et ainsi de suite. Si c’est un nombre à 0 chiffres compris entre 00000000 et 99999999, il faudra au maximum 100000000 d’essais pour le trouver. Imaginons un cadenas à 8 positions, on en aura pour un moment. Mais pour un ordinateur puissant, il faudra moins d’une seconde. Tout réside donc dans la puissance et la vitesse de calcul. Ainsi, benêts sont donc ceux dont le mot de passe est 123456 ou leur nom ou leur date de naissance. On va augmenter la difficulté de découverte des mots de passe avec des contraintes sur le nombre et le type de caractères, en ajoutant des spéciaux comme $, ?, £, etc. Un mot de passe pourra toujours être craqué. C’est une question de temps, mais les ordinateurs vont vite. On pourra crypter. Il faudra plus de temps. Tout devient alors une question de rapport entre le temps nécessaire et le bénéfice attendu. On en est à crypter avec des clés de cryptages qui changent tout le temps et que sais-je encore. Les algorithmes ne sont pas sournois. Ils combinent un certain nombre de méthodes et la phénoménale puissance de calculs des ordinateurs. Là est le vrai sujet.
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