J’entendais hier Jean Paul Fitoussi souligner que les traités européens que la France avait signés n’étaient rien d’autre que paralysants tant que l’Europe ne serait pas fédérale et dotée d’une véritable politique sociale et économique commune. Je l’entendais aussi dire qu’avoir l’œil rivé sur la dette était improductif et que, seule, une politique commune et non concurrentielle de développement fondée sur des investissements fondamentaux produirait la sortie de crise espérée. Naturellement, Jean Paul Fitoussi est un peu keynésien… C’est dire qu’en l’état, le traité fameux européen que j’ai traité en son temps de concordat de notaire, monstre libéral et bancaire, rejeté par les Français et qu’on leur a imposé par des menées dictatoriales, mériterait d’être foulé aux pieds. Or, on a vu, de surcroît, des tas de pays économiquement invalides, se précipiter devant la poule aux œufs d‘or, pays qu’on a accepté pour des raisons politiques discutables, alors qu’on n’avait pas fini de se farcir l’entrée de l’Allemagne de l’Est. Et voici que les Turcs veulent un morceau de la poule. Dans cet ensemble foutraque, les britanniques ont envie de s’ensauver. Qui n’en aurait point envie puisqu’à chaque fois qu’on suggère une politique de développement inflationniste, on nous oppose l’Europe, ce qui implique qu’il faut quitter ce bazar à moins que, dans un sursaut incroyable, l’Europe se fédère, avec des règles politiques communes en matière économique, sociale, éducative, agricole, financière, fiscale, médicale, migratoire, etc. Dans ce cas, on ferait disparaître aussitôt la concurrence intra-européenne et émerger une véritable force de frappe mondiale. Comme ce ne sera probablement jamais le cas, dans les conditions présentes, il est peut-être temps de casser le hochet et de répudier les traités scélérats.
1192 – 01/04/2016 Notes d’économie politique n°100
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