Bordelisons l’école : Méthode de démotivation des enseignants par les ministres successifs

Bordelisons l’école : Méthode de démotivation des enseignants par les ministres successifs

1. Une réforme ou deux par quinquennat (septennat)
Les ministres adorent ça : faire la réforme qui sauvera l’école et qui effacera des soi-disant décennies d’avanie… et laisser son nom à la postérité. Changeons, changeons, changeons. Ne pas se préoccuper de l’avis des enseignants, bouleverser les méthodes, les rythmes, les programmes. On va leur faire faire de la gym, des langues vivantes, du permis de conduire et des ratons laveurs. Ensuite on dira qu’on a oublié les fondamentaux.
2. Ne pas tenir compte de la compétence des enseignants
Comment ? C’est tout simple. Oublier que ce sont des personnes qui ont reçu des formations (au moins pour les anciens), qui ont des connaissances et de l’expérience. Décider de tout, à leur place. Des programmes, des méthodes d’enseignement, des méthodes d’évaluation, des rythmes. Faire des enseignants des fonctionnaires dociles et obéissants qui doivent suivre, à la lettre, les directives des inspecteurs d’académie, des recteurs, des ministres, de l’Inspection Générale. Et s’ils montrent le bout de l’oreille : au mieux la stagnation professionnelle, au pire, à la trappe.
3. Continuer à prescrire des programmes déments
Changer les programmes, le plus souvent possible, de préférence à la dernière minute sur la base de considérations pseudo-scientifiques de consultants de ministère ou d’Inspecteurs Généraux vieillissants, coupés de la réalité des enfants, des adolescents, de l’école, du collègue, du lycée ; enfin coupés de tout ou stérilisés et rigidifiés dans des Sociétés d’Agrégés ou autres cercles s’imaginant disposer du savoir.
4. Continuer à donner du travail après la classe
Continuer à donner de devoirs de préférence après des journées longes et d’autres travaux à tous lendemain matins afin que les élèvent se couchent trop tard le soir.
5. Considérer que les professeurs sont des paresseux
Considérer qu’une heure de classe ou de cours correspond, au mieux, au temps passé en classe. Se moquer éperdument du temps passé ailleurs, par les enseignants, aux préparations, évaluations. Surtout, déclarer haut et fort qu’ils ont trop de mercredis, trop de samedis, trop de vacances.
6. Maintenir les rémunérations basses
Subséquemment, maintenir des rémunérations inférieures, voire très inférieures à celles de pays développés ce qui place les enseignants dans des positions sociales inférieures. Maintenir toutes sortes d’individus dans des position précairesCe que la population ignore. Cacher cette situation sous le fameux « statut » Ce que la population n’ignore pas, pour au final faire croire qu’ils sont « privilégiés ».
7. Négliger la formation
Donner les formations initiales les plus courtes et les moins onéreuses possibles. Si possible plus ou moins en rapport avec le sujet. Voire pas de formation du tout. Si possible, balancer les débutants dans des quartiers où ils ne pourront pas se retourner pour écrire au tableau sans recevoir des objets divers, en espérant qu’ils ne se feront pas cracher dessus.
8. Continuer avec des établissements sans vrai pilote
Continuer à maintenir des établissements dans lesquels Directeurs, Principaux, Proviseurs, n’ont pas d’autorité véritable et ne sont, pour l’essentiel, que des rouages administratif. Oublier qu’une entreprise ne peut fonctionner et se développer sans qu’elle ait, à sa tête, un responsable si possible capable d’animer et organiser une équipe en suivant aussi l’implication de chaque membre.
9. Continuer avec des établissements pilotés de façon administrative et lointaine
Maintenir le Rectorat là où il se trouve. Maintenir les Inspecteurs d’Académie là où ils se trouvent. Eviter, à toute force d’en faire des conseillers pédagogiques neutres, bienveillants et ouverts pour les bien occuper par des tâches administratives ou de contrôle.
10. Ignorer, et à c’est le pire, qui étaient Decroly, Montessori, Célestin Freinet.
La science pédagogique n’est pas une science exacte. Elle repose sur des expériences menées dans tout les pays du monde. Mais cette science est fondée sur des philosophes, des pédagogues, des enseignants qui ont, peu à peu, érigé les bases d’une pédagogie moderne dans laquelle les élèves sont impliqués et motivés. Le plus grand nombre de ceux qui décident ignorent tout de cette histoire fondatrice de l’enseignement.

1049 – 28/01/2013

Bakounine