Il n’est pas nécessaire de refaire la démonstration. La « crise » mondiale non encore terminée tient à l’irresponsabilité des banques qui ont joué et pris des risques immodérés, sinon délirants avec, pour l’essentiel, de l’argent qui ne leur appartenait pas. Nombre d’entre elles se sont trouvées alors dans l’impossibilité d’honorer leurs créances, voire de restituer leurs avoirs aux déposants.
Afin d’éviter cet immense désordre et cette immense spoliation, les états sont venus au secours de ces banques en leur prêtant pour assurer les fins de mois.
On aurait pu penser alors que ces mêmes banques auraient compris la leçon par une gestion plus raisonnable des biens qu’elles avaient entre les mains. Point du tout. On a vite vu qu’elles ne se précipitaient pour financer le commerce, l’artisanat, les services et l’industrie. Elles ont préféré reprendre la partie de poker menteur. Les habitudes sont revenues avec le cortège des primes et salaires que l’on connaît.
Elles ont vite oublié qu’elles devaient leur survie à des millions de travailleurs qui ont perdu leur emploi dans la manoeuvre. Mais c’est bien connu : la banque irresponsable n’a que faire du travailleur sauf pour lui fourrer du crédit revolving à un taux presque usuraire. Ce qui conduit aussi à utiliser l’argent du contribuable pour soutenir les ménages surendettés.
Et voici que maintenant, ces mêmes banques, après avoir été bien heureuses de l’aide que les états leur ont fournie, se prennent à faire la fine bouche pour renvoyer l’ascenseur et financer ces mêmes états en difficultés.
En quelques mois, la preuve a été faite que les banques étaient irresponsables. Au final, on se demande si elles servent à autre chose qu’à s’emparer de l’argent public. Lorsqu’un vieillard n’est plus en mesure de gérer ses biens de façon responsable, on le met sous tutelle. Lorsqu’un déficient mental n’est plus en mesure de gérer ses biens de façon responsable, on le met sous tutelle.
On ne saurait dire si la maladie des banques est la sénescence ou la déficience. Il est cependant urgent de les mettre sous la tutelle des citoyens.
Il est urgent de nationaliser le système bancaire mondial.
Comment faire ? Les états emprunteront aux banques de quoi les acheter. Puis il suffira de demander aux banques devenues nationalisées de rembourser les banques devenues nationalisées qui avaient prêté l’argent.
C’est digne d’un « subprime » ou d’un produit dérivé, non ?
Notes d’économie politique 45 – 11 février 2010
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