Elections et démocratie: 10% d’électeurs flottants et pusillanimes

Elections et démocratie: 10% d’électeurs flottants et pusillanimes

urne.1205020062.jpgVoilà une situation qui n’est pas sans m’inquiéter. Les changements de majorité, en France, reposent sur un petit pourcentage d’électeurs flottants. Et l’effet de leur changement de camp est démultiplié par le fait du scrutin majoritaire ou de la part importante qui lui est attribué. Voyez, dans les grandes villes, la liste qui l’emporte même sans majorité absolue, obtient de fait cette majorité absolue en sièges.

Posons maintenant quelques analyses. Il y a un fort pourcentage d’électeurs qui varient peu ou qui ne varient pas dans leurs choix. Ceux-là votent toujours à gauche ou toujours à droite. On dit même que le fond de commerce de la droite est un peu plus consistant que celui de la gauche, ce serait la raison pour laquelle la gauche gagne moins les présidentielles que la droite. Au jour d’aujourd’hui, un certain nombre d’électeurs qui avaient voté pour Sarkozy à la Présidentielle, vont voter à droite aux municipales comme aux cantonales. On peut faire ‘hypothèse que les raisons qui les poussent à faire ainsi, moins d’un an plus tard, sont à la fois le style de la Présidence et les promesses non tenues et qui ne semblent pas devoir l’être. En fait, ils votent pour ainsi pour montrer leur désillusion ou pour emmerdre. Ils ne votent pas pour la gauche, mais contre la droite. Ce sont donc des électeurs qui n’étaient pas enracinés à gauche et qui ont cru le candidat. Voilà qui est d’une grande naïveté, voire d’une certaine stupidité. Il ne fallait pas avoir effectué de longues études pour savoir que la situation économique ne permettait pas de tenir un grand nombre de promesses. Au passage, il est intéressant de remarquer que le reproche fait à Ségolène Royal de n’avoir pas de programme précis au moins sur les sujets « domestiques » comme le pouvoir d’achat, s’avère injustifié. Au contraire, sa prudence paraît de plus en plus légitime, car nul ne pouvait imaginer une évolution aussi significative du prix du pétrole et du cours de l’euro qui sont en train de plomber notre économie.

Voici dons que le rapport gauche/droite va s’inverser sous l’effet du vote des électeurs les moins convaincus et les plus superficiels. C’est la démocratie. Mais qu’est-ce que c’est difficile à supporter. On leur disait bien, à ces électeurs flottants, que presque tout ce que disait Sarkozy n’était que promesse sans fondement. On leur disait aussi que ce serait un Président inconstant, inconsistant et immature. On leur disait encore qu’il n’était mû que par son ambition personnelle même s’il jurait le contraire. Ils n’ont rien voulu entendre. Et au cause de cette surdité, il va falloir se taper ce Président-là pendant plus de quatre ans encore.

Et dire que la prochaine fois, ce sera pareil !

Bakounine