Pour ce qui nous revient du discours du Premier Ministre, on serait tenté d’y croire: ne voilà-t-il pas une modernisation de la vie politique de la France. Poursuivre l’ouverture ? L’opposition ne serait plus mise au rancart. Mieux, elle serait consultée, voire écoutée ? On envisagerait de rénover le découpage électoral ? On donnerait à l’Université et à la recherche fondamentale la place qu’elle mérite ? La gratuité des musées ? Le règlement de la question du déficit de la Sécurité Sociale incluant la baisse de certains honoraires médicaux ? La création d’un contrôleur des prisons indépendant ? « Aucun sujet ne doit être tabou » ? Gel des dépenses publiques ? 120000 logements sociaux par an ? Un plan pour les banlieues ?
Sincérité ou nième entourloupe ?
Car même si ce n’est pas franchement un programme de gauche, on voudrait bien y croire, imaginer que Sarkozy, élu sur un programme de droite dure, avec l’appoint de l’extrème droite, aurait décider de niquer un certain nombre de ses électeurs parce qu’au fond il serait moins de droite que ce qu’il paraît. Hum ! Hum ! Hum !

Je me souviens qu’il y a longtemps, sous de Gaulle (1), nous avions coutume de crier: « Non au pouvoir personnel ! ». Mais depuis, aucun Président de la Cinquième République n’a eu cet honneur. La raison en est fort simple: de Pompidou (2) à Chirac (3), via Giscard (4) et Mitterrand (5), tous ont, tant bien que mal, appliqué la Consitution qui donne au Premier Ministre les attributs de la conduite de la politique de la France.