Le véritable coût de l’écran plat à 1000 euros

Le véritable coût de l’écran plat à 1000 euros

Acheter un bien de consommation entièrement fabriqué en Chine n’est, peut-être, qu’une bonne affaire apparente. Certains économistes ayant moins d’œillères que d’autres ont plusieurs fois signalé ce fait. Acheter un bien moins cher parce que fabriqué dans un pays étranger c’est aussi devoir financer, en plus, le coût du chômage en France. Naturellement, ce ne sont pas les mêmes qui payent, ce qui embrouille tout.
Si les écrans plats chinois vendus 1000 euros étaient fabriqués en France, le prix en serait évidemment supérieur, notamment en raison des coûts de la main d’œuvre. Mais comme il s’ensuivrait une diminution du chômage, il se pourrait bien que le solde soit bien différent de ce que l’on croit. Il y a, bien sûr, les allocations chômage. Mais il y a aussi toutes les allocations qui vont avec, allocations familiales, A.P.L., etc.. Il faut aussi ajouter les coûts dérivés : tabagisme, alcoolisme, surendettement, échec scolaire qui sont le fait de familles de chômeurs parties à la dérive.
On ajoutera toutes les aides et niches fiscales destinées à faire créer artificiellement des emplois perfusés par les deniers publics. Ce qui n’est même pas toujours rentable autant qu’on le souhaiterait. L’échec partiel de la réduction de la TVA sur la restauration le montre bien. De fait, il y a une économie de la captation de la subvention avec des effets d’aubaine qui donnent un rendement toujours inférieur aux espérances.
La charge fiscale de ces allocations, aides et subventions, pèse significativement sur les catégories sociales qui n’échappent en aucune façon à l’impôt : pour l’essentiel la classe moyenne des salariés… qui, pour le coup, consomme moins, etc., etc..
Le sommet du scandale se situe dans les délocalisations d’entreprises françaises qui peuvent ainsi augmenter les dividendes des actionnaires tout en faisant peser la charge du chômage subséquent par la collectivité.
En d’autres termes, fournir du travail c’est diminuer le coût du travail et le montant des dépenses sociales dérivées. Il y a bien un ou deux économistes plus soucieux de science que de thèses impressionnistes et approximatives qui pourraient faire ce calcul. Je fais l’hypothèse que c’est rentable de créer des emplois.

Notes d’économie politique 60 – 21 août 2011

Bakounine