Sarkozy cause : bel orateur…

Sarkozy cause : bel orateur…

Sarkozy fait un beau discours pendant que j’écris ces lignes. On dira ce qu’on voudra, c’est un bon orateur. pas aussi bon que de Gaulle, mais tout de même. Le voici donc parti sur les voies de la justice et de la moralité sociales et politiques. Pour un peu on s’agenouillerait, tellement c’est plus intéressant que ce que dit le pape. Au passage, il donne un coup de pied de l’âne à Jospin qui avait dit, le benêt, que l’état ne pouvait pas tout. Il faut bien reconnaître que, ce jour-là, l’ancien trotskyste s’était bien planté.

Au fond, Sarkozy, quand je l’écoute, c’est l’état souverain qui s’occupe de restructurer l’industrie et l’économie, qui s’occupe de donner un emploi à chacun, qui s’occupe du partage des richesses et notamment de l’enrichissement sans cause de ceux qui s’enfouissent des stock-options dans les poches. Sarkozy est super ! Si on le suit voilà des décennies de capitalisme sauvage, de libéralisme malfaisant, vouées enfin aux gémonies pendant que renaîtra l’ordre nouveau où le travailleur et les masses laborieuses retrouveront enfin la dignité auxquelles elles ont droit.

On croirait du Georges Marchais, que dis-je, du Thorez.

La vraie difficulté est qu’après toutes ces bonnes paroles auxquelles même les militants de l’UMP ne croient plus, on est un peu moins gai.

A vrai dire, il pourrait y parvenir. Il lui suffirait de prendre l’argent où il se trouve, ce qui n’est pas si simple, sauf à envahir militairement le Luxembourg, le Liechtenstein et les îles Caïman avant de fermer les frontières par des droit de douane propres à décourager les chinois.

Le pourrait-on ? Peut-être. Je ne crois pas que l’invasion du Liechtenstein provoque une guerre mondiale. Fermer les frontières ? On le pourrait aussi, ce qui permettrait de créer de l’emploi par recrutement de douaniers. Il restera à régler quelques problèmes « sérieux », comme l’approvisionnement en pétrole et en gaz. Mais dans un monde bien corrompu, rien n’est impossible.

Il y a aussi tout l’argent « local ». Il doit bien en rester un peu.

Alors, on rassemble toutes ces richesses dans un projet industriel et agricole bien construit. On n’est même pas obligé de trop spolier les plus riches. On pourra procéder par emprunt forcé, ce qui évitera bien des soucis et peut-être même quelques assassinats. Et désormais, toute la richesse est canalisée vers la production et plus du tout vers la spéculation financière. Les patrons des banques gagnent bien leur vie (on pourra aller jusqu’à 7000 euros par mois). Les travailleurs ont tous un emploi rémunéré au moins à 1500 euros par mois et la France est sauvée !

Mais Sarkozy ne le fera pas. Il ne tentera même pas. Il s’indignera des parachutes dorés, sauf pour ses copains et lui-même. Ne voulant s’attaquer au capitalisme sauvage qui, à peine humilié, recommence ses frasques, il n’a aucune chance de réussir.

Cause toujours…

Bakounine