Archive dans 3 octobre 2008

François Fillon: 6000 euros l’heure de vol

Le Canard Enchaîné de ce mercredi dernier révèle que, lorsqu’il a failli se faire rentrer dedans par un autre avion, le camarade François Fillon revenait de week-end à Angers avec toute sa petite famille à bord d’un avion qui coûte 6000 euros l’heure de vol. Les caisses ne sont pas vides pour tout le monde.

Et hop !

Un petit saut à Angers: le salaire mensuel de 6 smicards.

François Fillon grand concussionnaire.

Révoquons le !

Après la crise…

Au cours de cette crise financière, on a parfois le sentiment que nombre de libéraux repentis sont devenus marxistes… ou presque. Car on constate, évidemment, que certaines analyses de l’auteur du Capital s’appliquent bien à la situation actuelle. Loin de moi l’idée d’en revenir à un marxisme du XIXème siècle. Mais il est vrai que, d’une certaine façon, l’oeuvre de Karl Marx est prémonitoire. On regrettera naturellement que l’application qu’en ont fait les Bolchéviques n’en ait été qu’une singerie tragique mêlée d’ambitions et de désir du pouvoir.

Il est probable aussi que la règle du laisser-faire comptant sur la régulation de marché n’est plus acceptable.  Elle est probablement efficace, mais les dégâts collatéraux sont tellement gigantesques qu’on ne peut l’accepter. Il est donc probable, et souhaitable, que nous entrons désormais dans une période d’économie administrée, même aux USA, car il n’est plus imaginable que l’argent du contribuable continue de venir en aide aux capitalistes déliquescents. Ce qui va poser diverses questions.

La première concerne l’étendue des nationalisations en cours, ce que l’état conservera et le mode de ces nationalisations. Seront-ce des acquisitions globales ou des prises de participation majoritaires ? Devra-t-on avoir encore des entreprises nationales ou plutôt des systèmes d’économie mixte. La notion d’entreprise contrôlée par l’état doit-elle ne concerner que les banques qui viennent d’être sauvées par l’intervention des fonds publics ? Ou doit-on en profiter pour réexaminer l’étendue du contrôle ?

La deuxième concerne le rôle et le fonctionnement des instruments financiers. Aux origines, les bourses ou ce qui en tenait lieu, ont été conçues pour drainer l’épargne vers l’investissement industriel ou commercial et déterminer la valeur des entreprises concernées. Cet outil, dès lors qu’il est sainement employé, notamment pour recueillir des capitaux privés, est donc indispensable. On peut naturellement discuter de la forme: actions ou obligations, par exemple, ou tout autre moyen. Par contre, il est indispensable de juguler la spéculation. Car la spéculation ne repose sur rien de concret, sinon sur une notion, dont plus personne ne se fait défenseur, qui est celle de la « création de valeur ».

La troisième concerne les acteurs du développement que sont les ouvriers et les salariés.  Hormis un juste salaire, faut-il encore promouvoir les  formes de participation ou d’intéressement autant pour motiver que pour récompenser l’effort accompli ?

Ceci induit la quatrième question qui est celle de l’évolution du statut des entreprises. Car l’idée de participation ou d’intéressement débouche sur celle de l’actionnariat ouvrier qui, elle-même, débouche sur des structures d’entreprises participatives voire contrôlées en majorité par les salariés, c’est à dire des structures mutuelles ou coopératives.

L’opportunité est offerte de « refaire le monde ». Il serait bon qu’on ne laisse pas passer cette occasion.

Notes d’économie politique 31 – 2 octobre 2008