On commence enfin à y voir un peu clair, même si quelque rebondissement bien pervers n’est pas encore exclu. On est flatté de voir que notre pognon de contribuable a permis de sauver quelques grandes banques qui avaient l’habitude de nous tondre. Je pense, en particulier, à l’artisan qui ne trouve personne pour venir à son aide quand il en vient à déposer son bilan. Et, pour faire bonne mesure, il sera responsable sur ses biens personnels.
Au final, cela va donc coûter. De l’ordre, dit-on, de 2 à 3 % du PIB pour les pays fortement impliqués.
La suite est claire: régression, dépression, chômage, et tutti quanti.
Et que va-t-on faire aux responsables de ce merdier ? Je mets dans ce tas, les patrons, bien sûr, mais aussi tous ces cadres royalement payés qui ont profité sans rien dire de la grande partie de poker menteur, et tous les traders et autres malades, au point, comme le Kerviel, de jouer et rejouer avec le pognon des autres comme un intoxiqué des tables de casino.
J’aimerais bien proposer qu’on tonde, donc, tous les responsables de cette catastrophe et leurs complices, en leur piquant leur pognon. Je ne serais même pas sauvage: qu’on leur laisse un salaire de trois fois le SMIC jusqu’à la fin de leurs jours. Et qu’on leur pique tout le reste: les comptes aux îles Caïman, les jets, les villas, les bijoux. Et qu’on les envoie au turbin comme un professeur de collège de banlieue pour leur apprendre ce qu’est la vie.
Mais il n’en sera rien. Contrairement à l’artisan ruiné qui finira sa vie dans de très pénibles conditions, tous ces incapables passeront entre les mailles et garderont leur pactole volé.
Au final, le capitalisme a montré son vrai visage: la confiscation des biens du monde au profit d’une petite bande d’avides incompétents.
Le temps est sans doute venu d’organiser la fin du capitalisme.